Du 02 octobre au 6 décembre, le Bois du Cazier propose une exposition qui donne un tout autre regard sur les lieux d’industrie et de sidérurgie wallons. Intitulée En-Fer, en deux mots, elle est proposée par le photographe bruxellois Jo Struyven. L’artiste qui est connu pour ses photos panorama extra-larges, présente ici des clichés de paysages industriels traités quasiment comme des portraits de personnes.
Des usines traitées comme des portraits
Dans les photos de Jo Struyven, malgré le nom de l’expo, on est loin de l’enfer. C’est le fer et son industrie qui sont en vedette. Avec des vues des usines presque humanisées. Il ne parle pas de paysages, mais plutôt de portraits.
« Ces clichés donnent toute la réalité frontale, explique Jo Struyven, le photographe. J’ai même nettoyé tous les éléments qui peuvent encombrer l’image, comme les ciels ou les graffitis. Comme s’il s’agissait d’un portrait ou d’un plan architectural du site. On lit le lieu un peu différemment. La grandeur du lieu ressort beaucoup plus. Et on a plus de détails. »
Des photos graphiques, mais pleins de vie
Des photos qui font ressortir l’aspect très graphique de ces lieux industriels shootés principalement à Charleroi et à Liège.Tout ce qui pourrait distraire ou brouiller l’image a été supprimé. Les personnages sont absents, mais on sent quand même la vie qui anime ces lieux d’industrie. Avec une approche originale, loin du cliché du Pays Noir.
« Beaucoup de ces photos ont été faîtes dans le passé en noir et blanc avec des ciels très nuageux, poursuit le photographe. Je ne voulais pas refaire ça. Mon approche était de neutraliser tout pour aussi créer une unité. Parce que, quand on voit qu’il y a eu des grèves, des fermetures et qu’on voit ce ciel chargé en noir et blanc, on ne peut avoir qu’une interprétation. Mais il y a des terrils au Pays de Charleroi qui sont de véritables parcs en hauteur qui proposent de superbes vues en plus. »
Une vue extra-large sur les lieux de nos industries passées
Jo Struyven est d’ailleurs reconnu pour ses panoramas extra-larges. Il en a donc réalisé sur Charleroi à l’occasion de cette expo. Une technique qui permet au photographe d’élargir la vue et le propos vers les habitants et leurs maisons liées à l’industrie.
« Quand on voit l’outil, il faut voir aussi l’homme. Charleroi, ce sont quarante pour-cent de maisons ouvrières, explique encore Jo Struyven. J’aime beaucoup ce type d’architecture. C’est très typique et on ne peut pas montrer l’outil sans montrer les corons pour saisir l’identité de la ville. »
Une identité qui veut inscrire le passé dans notre présent. Puisque l’artiste défend aussi la sauvegarde du Haut-Fourneau 4 de Carsid dont il voudrait, comme d’autres, qu’il reste un témoin de notre passé. Et ses photos permettent de jeter un oeil neuf sur la beauté de lieux et de paysages que jusqu’ici, on croyait connaître.