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Étude annuelle Belfius : les hôpitaux en mauvaise santé financière ?

La crise sanitaire, la crise énergétique ou encore l’inflation ont mis à mal de nombreux secteurs qui en payent aujourd’hui les conséquences, tel que le secteur hospitalier. Une information confirmée par l’étude annuelle Belfius qui a révélé il y a quelques jours que 6 hôpitaux sur 10 sont en déficit, soit 2 fois plus qu’en 2021. Mais qu’en est-il pour les hôpitaux de la région de Charleroi ? Et quels impacts sur la qualité des soins ?

Les hôpitaux sont en mauvaise santé financière. Après un gain de 147 millions d’euros en 2021, l’ensemble des hôpitaux généraux enregistrent en tout une perte de 181 millions l’année dernière : ils reculent de 328 millions en 1 an.

« En 2022, nous avons eu le choc de l'inflation et le choc énergétique, ce qui a impacté les résultats de façon extrêmement importante pour les hôpitaux. Il y a eu 5 indexations et donc une hausse des dépenses de personnel de plus de 10%, en sachant que les rémunérations sont une part substantielle de leurs dépenses », détaille Arnaud Dessoy, responsable du service d’études de Belfius.

Intéressons-nous davantage aux hôpitaux de la région de Charleroi, et pour commencer à la situation du GHdC. Le Grand Hôpital de Charleroi a clôturé l'année 2022 avec un bénéfice de presque 10 millions d'euros.

« Nous ne faisons pas partie des hôpitaux qui sont aujourd'hui dans le rouge. Mais nous observons comme tout le monde la tendance à la difficulté et à une dégradation des résultats », précise Gauthier Saelens, directeur général de GHdC.

Malgré le chantier du nouveau site des Viviers, le Grand Hôpital de Charleroi n’est donc pas en grande difficulté. Mais comme 49 hôpitaux sur les 86 de l’étude, il enregistre une perte : 4 millions d’euros entre 2021 et 2022.

Différents facteurs de dégradations financières

Le GHdC a subi, comme tous les hôpitaux, les conséquences de l’inflation, des indexations, mais pas seulement.

« Alors, bien sûr, tout le monde a en tête les coûts de l'énergie. On a subi de plein fouet cette crise, car on n'imagine pas une chambre d'hôpital à 14 degrés. Mais je voudrais aussi souligner les autres coûts importants tels que les coûts alimentaires par exemple », ajoute Gauthier Saelens.

De son côté, l’intercommunale publique de Charleroi Métropole Humani fait partie des 60% des hôpitaux à être dans le rouge. Les causes en chiffres :

Chiffres

Mais ces difficultés que subi tout le secteur interviennent surtout dans un contexte compliqué.

« On a connu la crise sanitaire, et puis vient juste après cette crise économique. Évidemment, ça fait beaucoup en très peu de temps », explique le directeur général de GHdC.

La fréquentation des hôpitaux en baisse

Une autre cause des difficultés financières des hôpitaux, c’est la baisse de fréquentation. L'activité génère un revenu pour les hôpitaux, s’il y a moins de personnes, c’est un réel problème structurel.

« Il y a un niveau d'activité des hôpitaux qui reste toujours inférieur à ce qu'on a connu avant la crise sanitaire. Ça s’explique par la réticence de certains patients qui hésitent à franchir les portes des hôpitaux, et par la pénurie du personnel qui limite les offres de soins. »

L’autre mauvaise nouvelle de l’étude, c’est que la situation pourrait être similaire en 2023 selon les premières prévisions. 

Chiffres

« Si la situation perdure, les hôpitaux risquent d’avoir moins de capacité pour investir, pour moderniser les lieux, pour accueillir les patients… », prévient Arnaud Dessoy.

« Les délais risquent de s’allonger, la rapidité de la prise en charge devient plus compliquée et ça se voit déjà aujourd'hui », conclut Gauthier Saelens.

Alors que faire ? Plusieurs directions et experts s’accordent : un petit pansement ne fera pas l’affaire, le gouvernement doit prendre rapidement des mesures de refinancement des hôpitaux.

A.P.


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