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Fermeture de l'abattoir de Charleroi: les éleveurs... abattus !

Le 15 juin dernier, la direction de l’abattoir de Charleroi annonçait à ses employés que l’institution carolo allait fermer ses portes le 30 juin. Une décision ferme et brutale que les travailleurs ont pris comme un coup de massue et qui aura des conséquences pour toute une partie du secteur agricole et des intermédiaires qui en vivent.  

L’abattoir de Charleroi a débuté son activité en 1953, 68 ans plus tard, il cesse ses activités par faute de rentabilité selon la direction. Un coup dur pour toute une région. « Il y a des propriétaires qui voient qu’il n’y a plus de rentabilité, il y a le risque de voir pousser un nouvel abattoir (à Farciennes) et il y a aussi des rénovations à faire pour respecter les normes. On se doutait bien qu’un jour, l’abattoir allait fermer », admet Nicolas Marchal, le conseiller au service d’études à la Fédération Wallonne de l’Agriculture.   

Seul l’abattoir fermera ses portes, pas la découpe, ni le stock ! 

Des questions, les sept employés de l’entreprise De Cock s’en posent depuis l’annonce de la fermeture le 15 juin dernier. Car, dans la région, c’est le seul et unique abattoir qui est une alternative intéressante pour les éleveurs en circuit court.

« C’est un drame pour les éleveurs et c’est surtout aussi un drame pour le personnel. Ce que nous demandons, c’est que la direction prolonge de quelques mois pour régulariser les flux et réorganiser les filières. » 

Le plus proche abattoir est à… Ciney ! 

Henry Hellemans est le dernier engraisseur de la région. Il a 52 ans de métier derrière lui et il ne compte plus les trajets réalisés entre sa ferme à Marbaix-la-Tour et l’abattoir carolo. « C’est un outil quand même important qui sert indirectement toute une région », précise-t-il. 

Lui qui élève des bovins tout au long de l’année doit trouver des solutions et malheureusement il n’y en a pas mille. Le plus proche est à Ciney. « J’aime bien aller voir mes bêtes qui viennent d’être abattues pour fixer mon prix. A Ciney, ce ne sera pas possible de faire l'aller-retour toutes les semaines. »

68 kilomètres exactement séparent sa ferme de l’abattoir de Ciney. En plus de cela, viennent s’ajouter le transport et surtout le bien-être animal. 

A Charleroi, tous les outils sont là, de l’abattage à la distribution en passant par la découpe. Rudy est grossiste en viandes, il loue une partie des bâtiments et regrette cette décision de fermeture. « Tout ce qui est abattu ici à Charleroi devra forcément l’être autre part. Nous devrons transporter la viande par camion avec tous les inconvénients qui cela va susciter avec un temps de refroidissement qui va être plus long et donc la découpe sera retardée. En plus, tous les animaux seront transportés deux fois au lieu d’une. A l’heure actuelle, tout se fait sur place, ici à Charleroi. » Car toutes les viandes qui sortent de son entreprise se retrouvent dans l’étalage de beaucoup de boucheries de notre région.

La fermeture de l’abattoir est prévue pour le 30 juin prochain. Le ministre wallon de l’agriculture, Willy Borsus, va rencontrer la direction ce mercredi pour trouver des solutions. Différents scénarios sont sur la table car le permis d’exploitation court jusqu’en 2027. Ce n’est pas juste un abattoir que l’on ferme, c’est surtout une partie du savoir-faire carolo qui risque de s’en aller.    


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