Aujourd’hui, se déroulait l’inauguration du Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles de Charleroi. Actif depuis novembre, ce centre a déjà aidé et accompagné plus de 200 victimes. L’inauguration n’avait pas pu avoir lieu à ce moment là, crise sanitaire oblige, mais aujourd’hui c’était le grand jour. Un moment symbolique dans ce lieu où la bienveillance et l’accompagnement à tous niveaux sont des priorités.
Lorsqu’une personne est victime de violences sexuelles, les heures qui vont suivre l’agression sont primordiales pour pouvoir se reconstruire. Chaque mot a son importance. C’est pourquoi il existe un Centre de Prise en charge de Violences Sexuelles à Charleroi. Aujourd’hui, il était inauguré officiellement.
« Quand une victime se présente dans un de ces centres, elle est d’abord écoutée par une accueillante afin d’identifier ses besoins. Ensuite, il y aura une prise en charge médicale, ainsi qu’une collecte des « preuves » qui peuvent servir en cas de procès. Il va également y avoir un suivi psychologique : contacts réguliers ainsi que 20 séances gratuites », explique Sarah Schlitz, secrétaire d’État à l’Égalité des chances. « La victime peut aussi porter plainte auprès de policiers formés qui se rendent au centre. On renverse complètement l’approche de la prise en charge des victimes de violences sexuelles : on part de ses besoins. »
Les besoins de la victime sont privilégiés, et non ceux d’une éventuelle enquête.
Un suivi de A à Z
Il s’agit d’une maison située à quelques pas de l’hôpital Marie Curie. Un endroit rassurant qui rassemble les différents partenaires nécessaires pour une prise en charge médicale, médico-légale, psychologique et judiciaire.
« On a vraiment l’impression d’aider les victimes, de leur proposer une prise en charge facilitée et cocoonée. On connaît vraiment nos victimes », témoigne la Dr Vander Maelen, gynécologue au CPVS Charleroi.
« Pousser la porte d’un commissariat et dévoiler devant plusieurs personnes ce pourquoi on porte plainte, c’est une forme d’agression supplémentaire. Ce centre est donc le lieu le plus sécurisant et sécurisé pour ces personnes, ce qui devrait faciliter le dépôt de plainte », explique de son côté Sandrine Vairon, procureur du Roi de division de Charleroi.
C'est avec cet accompagnement que le centre a déjà aidé 182 femmes, 22 hommes et 4 transgenres depuis novembre.
Des spécialistes formés pour ces situations
Et tous les spécialistes (médecin, gynécologue, psychologue, médecin légiste, policier) sont formés pour répondre aux besoins des victimes en toute bienveillance et selon leur histoire.
« La prise en charge est totalement différente. La victime se présente dans le centre, est prise en charge par une infirmière légiste. Puis on lui offre la possibilité de déposer plainte auprès de policiers formés : c’est un service de qualité », indique Laurent Van Doren, chef de corps de la zone de Police de Charleroi.
« Tous les intervenants ont suivi une formation proposée par le Centre d’Égalité des Chances. Et la moitié de nos victimes sont mineures, la collaboration avec le pédiatre est donc très importante », ajoute la Dr Vander Maelen.
Il existe actuellement 7 centres comme celui-ci en Belgique. Et d’ici 2023, ils devraient y en avoir 10. L’objectif est de mettre en place un centre à moins d’1 heure de route de chaque citoyen et citoyenne. Plus d’informations sur violencessexuelles.be
Apolline Putman