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Interdiction de pêcher à cause de la sécheresse : quelles conséquences pour les sociétés de pêcheurs ?

La Région Wallonne a décidé de prolonger l’interdiction de pêcher dans de nombreux sous-bassins de la Sambre. Après un premier arrêt du 26 juillet au 12 août, pêcher est désormais interdit jusqu’au 4 septembre inclus. L’idée est de protéger la survie de l’écosystème de ces cours d’eau, parfois au détriment de certaines sociétés de pêcheurs.

La Biesme fait partie des nombreux sous-bassins de la Sambre à avoir été interdite de pêche par la Région Wallonne. Par prévention, la société de pêcheurs « l’Amicale des Pêcheurs de la Biesme » n’a pas attendu jusque-là pour arrêter ses activités. 

« En amont, nous avons une chute d’eau. Quand la chute ne coule plus, généralement on décide de fermer. Cette année, on n’a même pas attendu l’arrêté ministériel. Quinze jours avant on avait déjà décidé de fermer pour la survie du poisson et la pérennité de l’espèce. » - Sylvain Costenaro, Président de l’Amicale des Pêcheurs de la Biesme. 

La sécheresse extrême provoque déjà de nombreux problèmes pour la faune et la flore des cours d’eau. Laisser une activité comme la pêche sans intervention constituerait alors un risque encore plus grand pour des poissons déjà fragilisés. 

« On interdit la pêche pour la condition du poisson. Il y a beaucoup moins de débit, beaucoup moins d’oxygène. Avec les fortes chaleurs, imaginez un poisson qu’on sort de l’eau fraîche. Si on veut le remettre dans de bonnes conditions, c’est très difficile. » explique Sylvain. 

La pêche est pour l’instant interdite jusqu’au 4 septembre inclus. Mais pour les pêcheurs concernés, il devient compliqué de se projeter dans l’avenir. 

« Même si nous avons deux jours de pluie, ça ne changera rien du tout. On va droit dans le mur. »

« L’Amicale des Pêcheurs de la Biesme » n’est pas la société la plus à plaindre. Elle compte chaque année environ 80 à 100 affiliés. Sur du long terme, si les conditions climatiques ne s’améliorent pas, d’autres sociétés plus petites seraient par contre vouées à disparaitre. 

« Beaucoup de sociétés attendent juillet/août pour organiser leurs événements. Ca devient de plus en plus dur d’organiser ces événements. Elles devront s’adapter, le faire plus tôt, voire ne plus rien faire du tout. »

Selon la Fédération halieutique et piscicole des sous-bassins de la Sambre, il ne serait pas étonnant de voir se développer le « No-kill » dans les prochaines années. Une technique de pêche qui consiste à relâcher les poissons dans leur cours d’eau. Avec elle, une nouvelle population de pêcheurs en phase avec une vision plus éthique et plus écologique de la pêche. Une solution qui aiderait les poissons à se reproduire et ainsi éviter une disparition de certaines espèces. 

Mélina D’Acchille 


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