Aujourd'hui 3 octobre, c'est la Journée Internationale des Personnes Handicapées. D'ordinaire, de nombreuses animations de sensibilisation sont organisées. Avec le Covid, impossible de réunir du public. L'asbl de démystification de la personne handicapée Horizon 2000 avait donc choisi d'organiser une visio-conférence en l'honneur de cette journée. Le Président, Serge Van Brakel, se prêtait au jeu des questions-réponses sur le thème de l'évolution de la perception de la personne handicapée.
« On est passé du handicap à la PERSONNE handicapée »
Serge Van Brakel est un vrai show man. Dans ses spectacles comme dans ses conférences, il fait rire et réfléchir sur sa vie. Il est Infirme Moteur Cérébral avec des problèmes de mobilité et d’élocution. Il a créé l’asbl de démystification de la personne handicapée Horizon 2000 fin des années 80. Depuis, il fait des formations, et des conférences. Cette fois en Visio. Pour évoquer la vision qu’on a des personnes en situation de handicap.
« Dans les années 70-80, rappelle serge Van Brakel, le Président d’Horizon 2000, on parlait du handicap, du handicapé, du ‘’pauvre handicapé ‘’. Aujourd’hui, on parle de plus en plus de personne handicapée ou en situation de handicap. »
Le handicap n’est qu’une facette de l’individu
Et les participants de la visioconférence réagissent. Même si la société a beaucoup évolué, le monde des personnes handicapées est encore trop souvent perçu comme étrange, malaisant. Et surtout, on a encore trop souvent tendance à voir d’abord le handicap, pas la personne.
« J’ai une passion pour le théâtre, explique Serge Van Brakel. J’adore faire du théâtre, du one-man-show. J’ai une famille. Et comme on dit aujourd’hui, j’ai une amoureuse.
Si mon ami Christian m’invite à aller boire un verre, il n’y a aucun problème pour aller boire un verre avec lui. Mais si Christian m’invite à faire une balade dans les bois, là je vais être en situation de handicap.
Donc vous voyez, se limiter au handicap de l’individu, ce n’est pas le connaître. »
Le fondateur d’Horizon 2000 rappelle aussi que chacun a des déficiences, c’est à dire des manques, des problèmes physiques ou mentaux, par exemple. Et puis, en conséquence, il y a ce qu’on n’arrive pas à faire à cause de ces déficiences, et ça, ce sont les handicaps. Et à des degrés divers, des déficiences et des handicaps, on en a tous…
Ne pas voir d’abord le handicap
Et Serge Van Brakel de surenchérir. Ne voir que les handicaps, c’est nier la personne.
« Moi je ne suis pas un handicapé, conclut Serge Van Brakel. Je suis un homme avec mes qualités et mes défauts. Avec mes handicaps. Mais je suis un homme avant tout. »
Et se parler, même en vidéo, aide à se connaître. A simplement se découvrir en tant que personne. Au-delà des particularités de chacun.