Les étudiants du supérieur sont inquiets et ils l’ont fait savoir dans une lettre ouverte à la ministre de l’enseignement, la MR Valérie Glatigny. Mesures floues, difficulté de suivre les cours, d’étudier ou de préparer les examens, autant de motif de stress pour les étudiants dont certains craignent de rater leur session et de ne plus être financables. La fracture numérique se creuse aussi s’en en avoir l’air.
Toujours dans le flou concernant l’impact du Covid-19 sur leur avenir, 23 000 étudiants interpellent la ministre de l’enseignement supérieur. Un courrier dans lequel la présidente de la FEF, la fédération des étudiants francophones, Chems Mabrouk insiste d’abord sur le stress des étudiants.
« Je lisais vraiment les témoignages que nous avons reçu et ce qui prédomine, c’est le sentiment d’abandon, d’être délaissé, pas écouté, comme s’il avait été oublié, donc ça c’est le sentiment général en plus de la panique et du stress »
Fracture numérique à 4%
La FEF avait fait une petite enquête et avait constaté qu’un étudiant sur 25 n’était pas équipé numériquement, cela peut paraître peu, mais ce chiffre est quand même significatif et empêche l’accès à un apprentissage optimal pour ces étudiants.
L'accès à l'enseignement se creuse aussi entre les établissements choisissant des supports de cours différents et éparpillés, mais aussi entre les étudiants eux-mêmes.
« Si l'ordinateur familial est occupé par une personne en télétravail, il est impossible aux étudiants de suivre les cours comme il se doit. De même, le manque d'accès aux ressources de terrain et aux bibliothèques sont de vraies barrières pour les travaux à rendre comme les mémoires. »
La FEF et les étudiants demandent à la ministre un encadrement des supports de cours et une adaptation des modalités pédagogiques pour permettre un enseignement équitable et de qualité en lien avec cette fracture numérique. Faute de quoi, le taux d'échec cette année pourrait être catastrophique, entrainant une hausse d’étudiants non-finançables pour l’année académique prochaine.
« La fracture numérique sera une cause de la non-financabilité, l’un ne va pas sans l’autre. Les étudiants en fracture numérique auront moins bien suivi leurs cours à distance, et auront plus de difficultés aussi à faire leurs examens en ligne. Par conséquent, ils ont moins de chance de réussir et donc peuvent se retrouver dans des situations où ils ne seront plus finançables. »
Des orientations claires
Depuis plus d'un mois, les étudiants confinés sont dans l'attente de mesures claires, on leur promet des décisions pour ce 27 avril mais la ministre de l’enseignement MR, Valérie Glatigny, donne plutôt l’impression de rejeter la patate chaude aux directions d’universités et de hautes écoles.
« Ce qui ne nous rassure pas c'est que l'on est à un mois des examens, l’examen c’est une chose, mais le préparer en est une autre. Donc la préparation c’est aller en cours et donc ceux qui n’ont pas pu suivre leurs cours à distance ça va être compliqué, mais c’est aussi étudier et donc quand vous êtes dans une famille avec de nombreux frères et soeurs c’est compliqué »
Et le discours que l’on entend des recteurs d’universités est encore moins rassurant, puisqu’ils semblent se concentrer plus sur la mise en place de mécanismes de surveillance accrue et intrusive durant les évaluations à distance, que de l’organisation de ceux-ci.
« On espère en tout cas que le 27 avril tous les étudiants auront leurs modalités d’examens, que tout le monde pourra avoir des informations claires, ce qui aujourd’hui n’est pas le cas. Ensuite, on espère aussi que des négociations pourront s’enclencher sur la question de la finançabilité. »
Car la FEF demandera à la ministre que cette pandémie n’aie pas d’impact sur le financement futur des études des étudiants en fracture numérique.
La ministre de l'enseignement MR, Valérie Glatigny, a réagi sur les antennes de la Rtbf en renvoyant en quelque sorte la patate chaude sous forme d’injonction aux universités et haute Ecole.
Verdict lundi prochain.