Aller au contenu principal

Le marché du livre est en pleine mutation : les acteurs de terrain tentent de s'adapter

L'été est propice à la lecture. Pourtant, le marché du livre en Fédération Wallonie-Bruxelles enregistre une légère baisse pour l'année 2022. C'est le constat d'une étude menée par l'ADEB, l'Association des Editeurs Belges. Les catégories les plus touchées sont la BD traditionnelle, la littérature jeunesse et les livres de loisirs. Mais cette baisse globale de chiffre d'affaire de près de 4% est limitée grâce la vente directe de Mangas, de livres scolaires et juridiques. Alors, quel est l'impact sur les acteurs de terrain comme les libraires ou les éditeurs, notamment à Charleroi ? 

Le marché du livre est en pleine mutation et certaines catégories de livres accusent plus le coup que d’autres. Commençons par le constat global de l’étude publiée par l’Association des Editeurs Belges (ADEB). En 2022, le marché du livre s’élevait à un peu plus de 265 millions d’euros, soit 3,8% de moins qu’en 2021. Un résultat qui est limité grâce aux ventes directes et à celles des livres scolaires et juridiques. Le secteur qui s’en sort très bien depuis ces deux dernières années, c’est celui des Mangas, avec une augmentation de plus de 40% des ventes.

Si les librairies s’adaptent, la chute vertigineuse de la BD traditionnelle est catastrophique pour certaines maisons d’Edition, comme Kennes, dans notre région. Contacté aujourd’hui, Dimitri Kennes confirme que la BD est actuellement dans une phase critique, ce qui force la maison d’édition carolo à se repositionner. Aujourd’hui, elle mise notamment sur les livres belges de société. 

L’étude présentée par l’ADEB mélange BD et Mangas, le pourcentage de diminution des ventes est donc minimisé. Mais la réalité est beaucoup plus catastrophique si l’on ne prend en considération que la bande-dessinée. La littérature jeunesse est également en recul : -6,3 %, tout comme les livres de loisirs : -10%. Quant aux livres de tourisme et les cartes et atlas, les ventes explosent. Cela s’explique par le fait que ce marché s’était effondré durant le covid et l’interdiction de voyager. 

De plus en plus, les librairies travaillent donc en fonction des centres d’intérêts de leurs lecteurs, notamment en aménageant des rayons spécifiques, parfois éphémères. 

La petite maison carolo des Editions du Basson ne ressent pas encore trop l’impact de cette mouvance dans son activité, plus ciblée. Mais elle remarque malgré tout quelques changements de comportements chez les professionnels du secteurs, notamment le fait que de nombreuses librairies ne veulent plus prendre un stock important de livres.

Notons enfin que l’édition numérique en Fédération Wallonie-Bruxelles offre un visage dynamique : elle représente 20% du chiffre d’affaires global du secteur, ce qui correspond à une hausse de plus de 5 millions d’euros par rapport à 2021.

Ch. Baneton


NEWSLETTER

Abonnez-vous à notre newsletter en entrant vos données ci-dessous
Création de sites Internet EasyConcept™ Logo Easyconcept