Chaque année, en septembre, le site du Tir de Marcinelle ouvre ses portes aux écoles et au grand public. Conscientiser et sensibiliser la population à ce lieu, qui a été le théâtre du massacre d'une cinquantaine de Résistants, est l’objectif premier de ces journées de mémoire.
C’est un endroit emblématique de la résistance carolo. Depuis 2015, le Tir de Marcinelle ouvre ses portes une fois par an aux citoyen.ne.s du pays, à l’occasion de la Libération de Charleroi le 4 septembre 1944. Cette journée de commémoration permet de rappeler les atrocités commises sous l’occupation allemande. “C’est un ancien stand de Tir où l’armée de Charleroi venait s’entraîner avant. Pendant les deux guerres, ça a été occupé par les Allemands mais lors de la Seconde guerre mondiale, l’Allemagne nazie a utilisé ce site en tant que lieu d’exécution des Résistants. On estime qu’une cinquantaine de Résistants ont été tués à l’arrière du site”, explique Michel Descamps, coordinateur du Hainaut Mémoire.
Un lieu encore méconnu
Malgré son importance capitale, beaucoup de personnes ignorent ce qu’il représente réellement. “Ce site est relativement méconnu. On invite chaque année les gens du quartier et beaucoup nous disent qu’ils ne le connaissaient pas. Généralement, ils passent devant sans vraiment savoir ce que c’est”, dit-il.
Un travail de préservation et de mise en valeur du site a été nécessaire pour organiser ces journées. Certains espaces ont d’ailleurs été sauvegardés. “Il y a deux espaces importants à l’intérieur du site même qui sont fermés par sécurité. C’est le cachot où séjournaient les Résistants avant d’aller vers le sacrifice ultime et suprême, et aussi le poteau qui n'est pas d'origine mais qui est là pour illustrer cette tragique histoire”, explique Vito Pagano du Service Jeunesse de la Ville de Charleroi.
Sensibiliser la jeunesse
Pour Michel Descamps, il est essentiel d’organiser cette journée de commémoration. Mais en parallèle de cela, il faut également éduquer et sensibiliser les jeunes.
“Notre cible principale, c’est la jeunesse. C'est avec l’éducation qu’on peut arriver à réaliser de belles choses”, Michel Descamps.
De nombreux groupes scolaires se sont rendus sur le site du Tir aujourd’hui. Pour les enseignant.e.s, leur mission première est de faire connaître ce genre de lieu afin de ne pas être séduit par les idéologies extrémistes.
“Encore aujourd’hui, le fait de résister est quelque chose d’essentiel. Partout, y compris en Europe, on voit notamment que l’extrême droite reprend un certain essor. C'est vraiment important de les conscientiser à ce niveau-là pour en faire les citoyens de demain”, Delphine Saucin, enseignante en 6ème secondaire à la Samaritaine.
Cet évènement reste un chapitre douloureux pour la ville de Charleroi. Il faut donc continuer à transmettre cette histoire pour honorer les Résistants grâce à qui, Charleroi est aujourd’hui libre.
L.Tovmasyan