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Les ambulanciers tous au front mais pas égaux face au coronavirus

Tout comme le personnel soignant, les ambulanciers aussi se retrouvent en première ligne face aux patients atteints du coronavirus. S'ils sont protégés par un équipement et s'ils le désinfectent plusieurs fois par jour, il existe de grandes disparités entre les zones de secours et les sociétés privées. 

32.000 euros dépensés pour la zone de secours Hainaut-Est

C'est à Marcinelle que se trouve une des trois ambulances 100% Covid19 de la zone de secours Hainaut-Est. Pour partir sur le terrain, les ambulanciers doivent être équipé d'une manière bien particulière.

"Ils ont une combinaison tout à fait étanche avec un masque à cartouche. Pour éviter tout contact avec les muqueuses du patient, ils ont des lunettes de protection. Une fois que le patient est mis dans la cabine sanitaire avec l'ambulancier, le conducteur reste à son volant et est séparé de la cabine sanitaire. Une fois qu'ils sont rentrés, il faut décontaminer l'ambulance. L'ambulancier qui a décontaminé l'ambulance va être lui-même décontaminé par son coéquipier" détaille Michel Mean, major de la zone de secours Hainaut-Est.

Vu les mesures de décontamination et d’équipement, les interventions prennent en moyenne le double du temps. Le matériel de protection est une denrée rare et est donc très précieux. 

"Nous avons, pour l'instant, pour une quinzaine de jours de matériel y compris les combinaisons qu'il faudra racheter. La zone de secours Hainaut-Est a déjà dépensé 32.000 euros pour le matériel" explique Michel Mean.

La débrouille pour les sociétés privées

Les sociétés privées doivent aussi faire face à la situation mais ne sont pas aidées comme les zones de secours. Ici à Monceau, on a seulement reçu des masques chirurgicaux du fédéral. Pour le reste, il faut compter sur les conseils de la zone de secours Hainaut-Est et sur la solidarité. Leur tente de décontamination a été donnée par une société d’événementielle.

"On est totalement esseulés par rapport à différentes mesures. Heureusement que l'on collabore entre nous. Mais cela est très compliqué de pouvoir travailler dans de bonnes conditions. On peut remercier les commerçants et monsieur tout le monde. Nous avons des solutions de secours qui sont là. Nos concitoyens nous aident clairement dans notre démarche. Sinon, on ne s'en sortirait pas!" avoue Stéphane Richter, responsable d'une société privée. Il a notamment reçu de la part de citoyens des visières, des gants, des masques, des lunettes et des combinaisons. 

"Est-ce que je me sens en danger? Oui!"

Moralement et physiquement, la situation est difficile à gérer pour ses hommes de l’ombre qui ne se sentent pas toujours reconnu. Alors qu'ils sont en première ligne et parfois sans le matériel adéquat.

"Je n'ai pas l'impression que les gens se rendent compte que le personnel ambulancier prend autant de risques que le personnel dans les hôpitaux. On est un peu mis sur le côté alors qu'on prend les mêmes risques que dans les hôpitaux" estime Corentin De Rycke, ambulancier. 

La combinaison que les ambulanciers portent afin de se protéger est loin d'être des plus confortables lors des interventions. "Ce n'est pas évident de prendre les patients en charge avec. Cette tenue nous protège mais elle est aussi contraignante. Elle nous limite dans nos mouvements" ajoute-t-il.

Corentin reconnaît également ne pas être à l'aise lorsqu'il part sur le terrain. "C'est quand même quelque chose d'inconnu (le coronavirus, ndlr). C'est quelque chose qu'on ne voit pas alors forcément on ne peut pas être serein face à quelque chose qu'on ne voit pas. Est-ce que je me sens en danger? Je vais dire que oui car au final je suis peut-être porteur sain ou je n'ai peut-être rien" nous confie-t-il.

Certains ont peur de devenir un vecteur de propagation du virus malgré eux. Cette société privée compte un employé infecté depuis le début de la crise. 


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