Suite au Conseil National de Sécurité d’hier, du côté des centres de bien-être et les Spa, c’est un peu la confusion. Certains sont prêts à ouvrir, d’autres hésitent, bref personne ne sait vraiment ce qu’il faut faire. La compagnie des Indes à Gerpinnes et le domaine de la Carrauterie à Sautin, se préparent à la réouverture, mais chez Thalasud à Loverval, le doute subsiste et dans le doute, il est parfois préférable de s’abstenir.
Comme tous les établissements de contact, les centres d’esthétique et de soins ont été les premiers à fermer. Des mois de travail partis en fumée. Les mois d’avril et de mai avec les vacances de Pâques, la fête des mères et les soins amincissants, c’est 90 à 95 % de l’activité qui a été ainsi amputée à une année normale pour ce secteur.
Un moment d'évasion sous confinement
A Gerpinnes, à la compagnie des Indes, l'évasion est garantie, mais depuis le 13 mars, toutes les activités ont été mises en confinement comme partout. Pour Raymonde Schaek, la perte est colossale.
« Nous n'avons jamais été mis au courant de ce que l'on pouvait faire ou ne pas faire. Je pense que c'est vraiment la problématique que tout notre secteur a rencontré. La difficulté que l'on a rencontré c'est l'information qui n'a jamais été claire et précise, donc nous avons fermé. Mais financièrement, ça devient très compliqué"
La période qui vient de s'écouler est synonyme de pertes. Il y a eu des congés scolaires et la fête des mères.
"La fête des mères est la deuxième plus grosse période de travail de l'année avec les fêtes de fin d'année, sans compter que l'on est dans la période minceur, donc nous avons eu une sérieuse perte au niveau du chiffre d'affaires."
Aujourd'hui, après le Conseil National de Sécurité, les informations semblent un peu plus claires et pour de plus petites infrastructures comme la Compagnie des Indes, le feu vert est donné.
"On va rouvrir la semaine prochaine. Il faut savoir que nous sommes dans du Spa privatif, donc il n'y a jamais plus de deux personnes et nous allons travailler avec uniquement deux esthéticiennes." "Les difficultés qui ont été relevées pour les centres de bien-être ne nous correspondent pas, mais comme les informations initiales étaient totalement paradoxales on ne distinguait pas centre de bien-être et d'esthétique. Aujourd'hui c'est plus clair, ce qui est interdit ce sont les piscines où plusieurs personnes peuvent se retrouver, idem pour les jacuzzi, ce qui ne nous correspond pas."
Une reprise tuée dans l'oeuf
A Sautin, à la Carrauterie, Marc Legrain et son épouse Nathalie Lowies ont repris le domaine en février, ils y ont travaillé un mois et puis ont dû mettre leurs activités en suspens comme tout le monde, une vraie claque pour ces entrepreneurs en devenir.
« ça redémarre bien, nous avons des appels tous les jours pour des réservations. Nous avons racheté le domaine juste avant le confinement et nous avons démarré nos activités tout de suite, en février, un mois plus tard, nous devions fermer ! Ce n’était pas vraiment comme ça que nous avions imaginé notre nouvelle activité. Là, on fait le gros dos. Nous avons reporté tout ce qui était possible de reporter : les crédits, les frais chez certains fournisseurs, notre employée est en chômage économique. »
Sur le site internet du domaine, Marc et son épouse sont aujourd’hui fiers d’annoncer les échéances de réouverture. Pour ce 7 juin massages et spa seront donc accessibles.
" Nous sommes contents de l’annonce de la réouverture, nous nous attendions à devoir encore patienter plus longtemps. A partir de ce lundi nous reprendrons les massages et nous avons déjà des demandes pour les spa depuis longtemps que nous allons pouvoir assouvir. Nous allons mettre en place toutes les mesures de sécurité nécessaires bien sûr ! mais nous sommes dans de petits espaces privatifs, les gens sont généralement en couple, personne ne se croise, donc ça ne devrait pas poser de problème. »
Thalassud, dans le doute... abstiens toi
Du côté de Thalasud à Loverval, Paula Di Primio, propose à ses clients des soins de détente en piscine, pour elle, le doute subsiste donc, elle ne rouvrira probablement pas avant le 1er juillet, selon elle, tout ce qui est wellness reste interdit.
« Il faut attendre le 1er juillet. Nous, nous avons un salon de coiffure et d’esthétique qui va rouvrir mais pour le reste nous devons attendre. Il semblerait qu’il y ait encore des incertitudes par rapport aux systèmes de ventilation et d’aérosols dans les piscines et dans le doute, il vaut peut-être mieux s’abstenir. »
Une attente qui ne se fait évidemment pas de gaieté de coeur.
« C’est un peu long maintenant, mais même si c’est dur, il faut prendre patience. Il n’y a aucune consigne quant à la désinfection non plus, on est un peu livré à nous même. La première ministre l’a dit hier tout ce qui n’est pas autorisé est interdit, je pars de ce principe. Mon mari est Kiné, pour lui c’est plus clair et je comprends que le gouvernement ait voulu privilégier les soins essentiels, aux soins « plaisir ». Les risques sont sans doute les mêmes mais il faut pouvoir peser le pour et le contre sans prendre de risques inutiles ».
Comme pour tout le secteur, cette période de mars à mai, c’est 90 à 95 % du chiffre d’affaires de l’institution. A Loverval, le personnel attend aussi la réouverture, des contrats viennent à échéance et il va falloir apprécier comment les renouveler. Il va falloir aussi s’assurer des conditions sanitaires pour la reprise et ce sont sans doute les clientes les plus jeunes et plus téméraires qui vont revenir en premier.
« Nous pensions vraiment que nous allions pouvoir ouvrir, il y a donc une grande frustration et déception depuis hier. D’autant plus que je venais d’agrandir le Spa, nous avons aménagé le jardin, fait pas mal de travaux. Nous avions aussi lancé une promotion dans le magazine Flair et nous allons la postposer en espérant que les clients répondent et profitent de ces promotions. Mais c’est tout ce que l’on peut faire. »
L'avenir reste incertain
Pour ces trois professionnels du secteur, si les choses sont un peu plus claires aujourd'hui, l'avenir lui est encore incertain. Va-t-on dans le bon sens ? N'y aura-t-il pas de marche arrière d'ici peu ? Ils ont investi pour certains, il font le gros dos pour les autres, dès ce lundi l'activité va reprendre, certes, mais comme le disait Marc Legrain, du domaine de la Carrauterie, "ce qui est perdu, est perdu". Les clients sont à la porte, prêts à prendre un rendez-vous et à se faire du bien, un bon présage, Raymonde Schaeck de la compagnie des Indes, veut rester positive, même si rien n'est encore gagné.
"C'est vrai que l'avenir reste incertain, il faudra voir à plus long terme et on a quand même un peu peur parce que les factures sont là et il faudra bien les payer."