Le Covid 19 va-t’il pourrir la saison des fraises? C’est la question que se posent certains producteurs, comme « Les fraises du Village», à Gerpinnes, C’est le moment de la récolte, mais elle est traditionnellement effectuée par des travailleurs saisonniers venant de l’étranger, souvent des pays de l’Est. Avec le confinement, pas possible de les engager cette année>. Et ça repose aussi la question de l’emploi de travailleurs étrangers pour faire des économies de salaire.
La récolte des fraises en danger cette année
La fête de la fraise à Gerpinnnes, c’est une vraie institution. Mais elle est fort compromise cette année. En cause, la récolte qui se fait traditionnellement avec de la main d’oeuvre étrangère. Mais à cause de la crise sanitaire, pas question de faire venir ces ouvriers de l’étranger.
« Chez nous, explique Pascal Bolle, producteur de fraises à Gerpinnes, la récolte des fruits se faisait essentiellement avec de la main d’oeuvre qui venait de Roumanie. Les frontières étant fermées, nous n’avons plus accès à cette main d’oeuvre. Nous allons taveler avec de la main d’oeuvre local, nous avous déjà reçu plus de 300 mails. »
La main d’oeuvre est Roumaine: pas pour faire d’économies, selon l’exploitant
L’exploitant se défend toutefois de faire appel à de la main d’oeuvre étrangère parce qu’elle est bon marché. Mais parce qu’il n’a pas d’autre choix.
« La main d’oeuvre étrangère est au barème belge (NDLR: environ 9,70 euros de l’heure Brut, selon Pascal Bolle) parce qu’ils sont sous contrat belge, se défend Pascal Bolle. Je ne travaille pas avec des sociétés d’intérim roumaines. Ils ont le même salaire qu’un belge, qu’un polonais, un italien ou un algérien. Tout el monde est au même salaire. En général, les gens assistés du CPAS ou du chômage, quand ils viennent travailler chez nous, ils perdent leurs indemnités. Donc, imaginez, avec un salaire de 1 300, 1 400 euros par mois, ici, il faudrait aller chercher 900 ou 1 000 euros d’une manière ou d’une autre. Et personne n’est motivé pour venir travailler à genoux toute la journée pour 300 euros. »
Pas de récolte serait une catastrophe
Sur les 200 hectares que compte l’exploitation agricole de Pascal Bolle, 30 sont exclusivement consacrés à ce fruit qui lance la saison. Cette année, il travaillera avec des belges. Une des pistes, ce sont les étudiants.
« Je ne peux pas vous dire maintenant si ce sera une réussite, se lamente l’exploitant. Mais si ça ne fonctionne pas, ce serait dramatique, parce que nous avons investi des centaines de milliers d’euros dans les plantations. On a un million de plans de fraisiers à récolter. On a du payer les plantes, payer leur entretien. Et quand il n’y a plus qu’à récolter, il n’y a plus que les frais de main d’oeuvre pour la récolte. Donc si on ne peut pas récolter, c’est une perte sèche. »
Si ça ne fonctionne pas, les fraises pourrait avoir cette année, un petit goût amer.