Les magasins du groupe de distribution Mestdagh vont être rachetés par le groupe Intermarché, a-t-on appris de sources syndicales, alors qu'un conseil d'entreprise extraordinaire se tenait ce mardi matin chez au siège de Mestdagh à Gosselies. L'information a été confirmée par les deux groupes de supermarchés vers 10h30. Ce rachat qui inquiète beaucoup les travailleurs sera effectif au 1er janvier 2023.
Le verdict est tombé ce mardi : Mestdagh, c'est fini avec Carrefour au 1er janvier 2023. C'est fin décembre que le groupe Mestdagh, qui gère 87 Carrefour Market, essentiellement en Wallonie et à Bruxelles, a mis fin à son partenariat avec Carrefour.
La direction avait convoqué un conseil d'entreprise extraordinaire ce mardi pour évoquer "l'évolution de la structure de l'entreprise et les accords commerciaux". Elle y a annoncé avoir accepté une offre de reprise du groupement Les Mousquetaires pour Intermarché.
Un préavis d'un an est prévu dans le cadre de la rupture de contrat avec Carrefour. Mestdagh exploitera donc encore les magasins sous cette enseigne tout au long de l'année 2022.
"Cette opération permettra de constituer un acteur significatif de la distribution en Belgique. Avec 87 supermarchés pour Mestdagh et 78 magasins pour Intermarché Belgique, le nouvel ensemble aura une couverture idéale de son territoire et offrira aux consommateurs la force combinée des deux groupes", soulignent ces derniers dans un communiqué.
En Belgique, Intermarché dispose de plus de 90.000 m2 de surface de vente pour un chiffre d'affaires de 780 millions d'euros en 2021. De son côté, le groupe Mestdagh détient plus de 135.000 m2 de surface de vente et a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 694 millions d'euros.
Une douche froide pour les travailleurs
Dès le mois de janvier prochain, Intermarché sera donc propriétaire des magasins et des entrepôts, ce qui inquiète le personnel et les syndicats. "Ils pourront alors faire ce qu'ils veulent. Fermeture, franchise, externalisation des entrepôts, ... C'est une nouvelle période d'incertitude qui s'ouvre pour les travailleurs", précisent les syndicats dans un communiqué en front commun.
"Une chose est certaine, la famille Mestdagh a revendu au plus offrant. Pas à celui qui sera le plus offrant socialement mais qui rapportera le plus à la société Mestdagh et surtout à ses actionnaires", ajoute le communiqué.
Si l'accord de rachat est passé, des actions du personnel sont cependant à prévoir prochainement face à cette incertitude. Cette année, les pertes du groupe Mestdagh sont estimées à 20 millions d'euros.
Christophe Baneton