Depuis le début du confinement, de nombreuses PME sont à l’arrêt. Avec à la clé des pertes financières et du chômage temporaire. Dès lundi, certaines vont reprendre progressivement le travail. Mais la remontée sera lente et difficile pour nombre d’entre elles. Le baromètre hebdomadaire de confiance des PME qui vient de sortir montre même que la majorité des responsables de PME ne croient pas que l’économie belge reviennent à la normale avant la fin de l’année. L’exemple d’une menuiserie carolo.
Une entreprise en sommeil sous confinement
Dans cette entreprise de menuiserie générale couilletoise, normalement, il y a sept ouvriers, sans compter le personnel administratif et commercial. Aujourd’hui, l’atelier est vide. Une partie des pièces n’arrivent plus et le nombre de clients est en chute libre.
« On est bloqués, explique Fabrice Keiser, le gérant de la société, parce qu’on a ici des vérandas à monter, mais que les gens ne veulent pas qu’on aille chez eux. Il y a des marchandises qui sont bloquées aux frontières. Il a donc fallu mettre les ouvriers au chômage temporaire. Les ouvriers ont aussi une famille. Certains voulaient encore bien continuer, mais pour avoir deux hommes chez moi et cinq en chômage économique, j’ai préféré les mettre tous en chômage économique. Et qu’ils se reposent. Mais ce n’est pas évident. »
La relance de l’économie n’est pas pour demain selon les dirigeants de PME
Et pourtant, il va falloir reprendre le travail peu à peu.Keiser sprl envisage la reprise pour lundi. Mais tout doucement, et en tenant compte, bien sûr de la réaction de la clientèle. Il va falloir bloquer les plannings et assurer le surcroit de travail quand ça reprendra.Mais Fabrice Keiser n’envisage pas que l’économie revienne à son niveau normal de si tôt.
« Pas avant l’année prochaine, soutient Fabrice Keiser. Parce que les gens von quand même vouloir partir en vacance. Et en septembre, les écoles vont reprendre et les parents seront bloqués. Ils vont donc peut-être garder leur argent chez eux et envisager plutôt le long terme, plutôt que d’envisager de faire des travaux cette année. »
Une impression partagée par de nombreux autres patron. Selon le baromètre de la confiance des dirigeants de PME, 36% estiment le retour à la normale au plus tard juste après l’été. Mais 49% ne l’imagent pas avant la fin de l’année ou même plus tard. Soit un tiers seulement qui estiment ce retour à la normale pour septembre.
« Ce ne sera pas facile, conclut Fabrice Keiser. Il y a beaucoup de choses et d’habitudes qu’il va falloir changer. J’ai peur. Surtout pour les entreprises qui n’ont pas de sécurité. Ce sera très délicat. »