En cette fin du mois de juin, c’est une période charnière pour les élèves de secondaire qui passent leurs examens. Une période de stress qui nécessite une grande concentration, surtout pour Hugo, malvoyant. S’il doit cette réussite, c’est grâce au travail acharné qui l’a poussé à aller au-delà de ses limites.
Hugo est en rhéto et, comme tous les élèves de son année, il passe ses examens de fin d‘année dans le but d’obtenir son CESS. Et s’il a les yeux rivés aussi de près de sa feuille d’examen de français, c’est parce qu’il est malvoyant depuis sa naissance. Ce qui demande une certaine concentration. « J’ai un bureau comme tout le monde, j’y travaille dessus comme tout le monde. Je travaille avec des feuilles même si ça m’arrive d’utiliser le PC, confie Hugo. Pour le cours de français, j’ai préféré opter pour les feuilles, car c’est plus agréable que le PC ».
Depuis sa première secondaire, Pierre accompagne Hugo, il l’aide en apportant un soutien logistique afin que Hugo puisse avancer au même rythme que les autres élèves. « Tout a été facile avec Hugo, car c’est un élève volontaire, motivé, et il a toujours été de l’avant, explique Pierre, son accompagnateur de l’ASBL Eqla. Il s’est battu pour être là où il est aujourd’hui donc c’est formidable. La principale difficulté était de faire comprendre aux enseignants ses besoins, surtout que c’est un élève qui n’a pas eu besoin de mon assistance en classe ».
L’institut Notre-Dame de Charleroi a très vite saisi l’importance de s’adapter aux besoins d’Hugo.
« Je suis fier du résultat, surtout quand on voit ce que Hugo est devenu, se félicite le directeur de l’établissement scolaire, Willy Kersdag. Il a bien mis en place une certaine forme de résilience durant ses études pour être à même de faire face à tout autre projet, quel qu’il soit ».
En septembre prochain, Hugo entamera des études d’économie et sciences de gestion à l’UC Louvain. C’est un défi de taille qui l’attend une nouvelle fois, mais son expérience va l’aider à franchir ce cap. « Je retiens que ça m’a apporté la débrouillardise dans le sens où je n’avais pas tout le matériel adéquat avec moi, se remémore Hugo. Je suis content d’être arrivé à me débrouiller et à trouver des alternatives par moi-même ».
110 autres adolescents comme Hugo bénéficient chaque année de l’accompagnement proposé par l’ASBL Eqla. Ce genre d’inclusion n’aurait pas été possible sans elle. Si la vision d’Hugo restera floue toute sa vie, ses perspectives d’avenir, quant à elle, sont très claires.
O.Boh
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