Les aides-ménagères veulent remettre de l’ordre dans leurs conditions de travail. Plusieurs d’entre elles ont manifesté ce lundi matin à Charleroi. Elles veulent une augmentation de salaire et plus d’indemnités sur leurs frais de déplacement par exemple.
Les manifestations se poursuivent par les aides-ménagères, ce lundi matin, à Charleroi notamment, plusieurs militantes de la FGTB et de la CSC ont manifesté devant une agence de Titres-Services. Les syndicats manifestent contre la loi sur la norme salariale, qui empêche une augmentation décente des salaires, pour une hausse du pouvoir d’achat afin de revendiquer le respect des droits syndicaux.
" On vit avec des salaires bas, entre 11,58€ et 12,50€ brut de l’heure. Quand on fait le calcul, avec toutes les augmentions que l’on subit, ça représente plus que 10% de notre salaire. Ça devient inadmissible, on ne peut pas payer pour aller travailler ", indique Abigaelle Urbain, déléguée à la FGTB.
Les aides-ménagères ont demandé à plusieurs reprises à Federgon, la fédération des prestataires de services des ressources humaines de pouvoir améliorer les conditions de travail, mais, la fédération refuse.
" Federgon nous dit toujours qu’il n’a pas d’argent mais lors des dernières négociations, on devait avoir 1,1% et on a eu que 0,8% ! Comment on peut expliquer ça aux aides-ménagères qui vivent en situation de précarité, que Federgon n’a pas d’argent mais reverse 30 millions d’euros à ses actionnaires, c’est inadmissible ! " raconte en colère Abigaelle Urbain.
Payer les charges ou nourrir les enfants?
De plus en plus d’aides-ménagères se trouvent en situation de précarité, certaines doivent faire des choix à la fin du mois entre payer leurs charges ou nourrir leurs enfants.
" Nous, les aides-ménagères, on ne reçoit rien ! Les employeurs reçoivent des subsides -de l’argent public - qui sont destinés aux aides-ménagères et pas aux actionnaires, mais malheureusement, cet argent va aux actionnaires ", explique Isabelle Lambert, déléguée à la CSC.
En effet, les aides-ménagères reçoivent des indemnités de 13 centimes le kilomètre, c’est trop insuffisant pour couvrir leurs frais de déplacement. D’autant plus que le prix de l’énergie et du carburant ne cesse d’augmenter.
" Quand on demande des frais de déplacement à Federgon, on nous donne un accord pour une augmentation de 2 centimes uniquement sur les indemnités de mobilité. C’est-à-dire, qu’une aide ménagère qui est à temps partiel qui n’a pas plus de deux clients sur la journée ne touchera même pas ces indemnités ", raconte la déléguée à la FGTB.
Le front commun syndical du secteur des aides-ménagères a organisé durant tout le week-end des actions de placardage sur les vitrines des bureaux de grandes sociétés commerciales de titres-services à travers le pays.
À noter également que les aides-ménagères ne comptent pas en rester là, elles vont poursuivre leurs actions jusqu’au 20 décembre si rien ne bouge d’ici là.