Gino Russo, Jean-Denis Lejeune, mais aussi les architectes du projet et le collège communal étaient réunis ce matin pour présenter officiellement ce jardin mémoriel baptisé « Entre Terre et Ciel ». 27 ans après la tragédie, un monument à la mémoire des victimes de la maison de Marcinelle de Marc Dutroux, route de Philippeville, a pu être érigé. Un dossier d’aménagement difficile, comme l’a rappelé Paul Magnette.
"Ce n'était pas simple de savoir comment rendre hommage aux victimes de manière juste et comment réaliser un monument qui évoque une tragédie qui a marqué notre histoire à jamais. Donc il fallait un espace mémoriel qui soit à la hauteur de cette tragédie", explique Paul Magnette, bourgmestre de Charleroi (PS).
La Ville a donc travaillé en étroite concertation aves les parents des victimes, qui voulaient conserver une partie des caves de la maison, au cas où le dossier judiciaire devait être rouvert.
"La cave avec cette cache, c'est un élément "clé" dans le dossier d'instruction. Et nous attendons toujours de nouveaux éléments, la vérité. Alors, au cas où des langues viendraient à se délier, nous trouvions qu'il était important de la conserver", expliquent les parents de Julie et Mélissa, Jean-Denis Lejeune et Gino Russo.
Le lieu de mémoire est surélevé, et fait place à un jardin suspendu, inaccessible. Mais la volonté était de l’intégrer au mieux à l’espace public.
Dans le quartier, les habitants, toujours marqués par la tragédie de la maison de l’horreur, sont plutôt satisfaits de cet aménagement. "On en a marre de la rue de Dutroux, il ne faut pas oublier et ce nouvel espace permet de se souvenir tout en donnant un meilleur aspect au quartier", précise une voisine.
Des objets ou des bougies peuvent être déposés par les passants au pied de ce jardin "Entre ciel et terre", suspendu dans le temps, pour toujours.
Ch. Baneton