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Contamination aux PFAS : quid de la situation à Charleroi ?

Contamination aux PFAS : quid de la situation à Charleroi ?

Un dossier secoue la Région depuis plusieurs semaines : les PFAS, ces substances chimiques fabriquées par l’homme appelées également polluants éternels. Depuis les révélations du magazine Investigations de la RTBF relatives aux PFAS dans l’eau et l’environnement, le sujet est au cœur des débats et des discussions même à Charleroi.

Lors du dernier conseil communal, les conseillers communaux ont posé plusieurs questions à ce propos : qu’en est-il de la situation à Charleroi et aux alentours ? Peut-on boire l’eau du robinet ? L’aéroport et les broyeurs à métaux comportent-ils un risque ?

« Depuis la diffusion du reportage, les carolos sont particulièrement inquiets par cette problématique. Nous savons maintenant que la contamination peut être effectuée aussi bien par l’eau du robinet, les légumes que nous mangeons (notamment ceux du jardin), que par l’air que nous respirons ou bien encore par le contact avec la peau », explique Maxime Felon, conseiller PS.

Pour répondre aux nombreuses questions des citoyens, la Wallonie a ouvert le numéro de téléphone 1718. La SWDE (Société Wallonne Des Eaux) a également mis à disposition un site internet où chacun peut consulter les dernières analyses de son eau. L’échevin carolo Xavier Desgain (Écolo) se veut donc rassurant :

« Sur base des données de la SWDE, nous avons vérifié les résultats par codes postaux : nous nous situons entre 2 et 8 nanogrammes par litre en général. Soit bien en dessous de la future norme européenne de 100 nanogrammes par litre. »

Malheureusement, il n’y a pas de données pour chaque endroit. Certaines rues sont dépourvues d’analyses pour le moment.

L’aéroport, une crainte ?

L’émission fait état d’une concentration de 725 ng/l au niveau de la station d’épuration de l’aéroport carolo, ce qui est bien supérieur à la limite de 100 ng/l dans les eaux brutes. De son côté, BSCA a remis en contexte cette étude et le prélèvement, et la direction émet de sérieuses réserves quant aux conclusions de ce rapport d’étude et aux conditions dans lesquelles celle-ci a pu être réalisée.

L’échevin Xavier Desgain (Écolo) a indiqué qu’une demande a été formulée auprès de l’aéroport.

« C’est interpellant. Mais le hasard fait bien les choses : la réunion d’information préalable concernant le renouvellement du permis d’environnement de l’aéroport a lieu le 12 décembre. La Ville a donc demandé que la question des PFAS soit intégrée à l’étude d’incidence»

Germain Mugemangango, conseiller PTB, a regretté que la Ville attende cette réunion et ne réagisse pas immédiatement.

Les broyeurs à métaux : en attente de résultats

Le conseiller Maxime Felon a également relevé que la Ville de Mons a émis des mesures préventives pour les habitants de Nimy-Obourg, lieu où se situe un broyeur à métaux.

« Cela devrait nous alarmer puisqu’il y a, sur le territoire ou à proximité directe, 2 broyeurs à métaux : Derichebourg à Marchienne-au-Pont et Keyser à Courcelles, à proximité de la rue du Pircha (pour laquelle la SWDE n’a pas de données). »

« Concernant les broyeurs à métaux, un biomonitoring avait été lancé auprès des habitants à proximité et les résultats devront être révélés début 2024. En fonction, nous verrons si des mesures doivent être prises », répond l’échevin.

Une communication qui pose question

Germain Mugemangango regrette quant à lui le temps qu’a mis Charleroi avant de communiquer sur le sujet. Quelques jours après l’émission, les citoyens ont pu lire sur le site de la ville :

« On rappellera que les relevés litigieux concernaient bien le Hainaut mais pas la région et a fortiori la ville de Charleroi. Les eaux distribuées dans toutes les communes de la métropole ne sont en rien impactées et les taux de PFAS y sont même particulièrement bas. »

« Pourquoi avons-nous attendu 8 jours avant d’informer les citoyens ? Et surtout sur quoi se base-t-on quand on rassure les citoyens en leur disant qu’ils peuvent boire l’eau du robinet ? »

« Nous avons demandé à IGRETEC d’analyser au plus vite la situation à la sortie des stations d’épuration sur le territoire communal. L’objectif est d’observer s’il y a un pollueur silencieux qui émet des PFAS aux alentours. Nous attendons également les résultats du cadastre des entreprises de la Wallonie, afin de prendre les mesures nécessaires. Nous serons très attentifs à ce sujet », conclut l’échevin Écolo.

Certains conseillers ont pointé du doigt le message de la commune qui devrait être révisé afin d’être fiable, car il manque des données pour certains endroits. Aussi, ils auraient aimé que des analyses soient organisées à l’échelle locale par la commune, au lieu d’attendre et de rester passif.

« La SWDe s’est engagée à effectuer un prélèvement de l’ensemble de son réseau dans les 15 jours qui arrivent », a ajouté Nicolas Tzanetatos, conseiller et chef de groupe MR, afin de rassurer chacun.

Le sujet pourrait être approfondi en commission.

Découvrez les autres sujets abordés lors du dernier conseil communal :

A.P.


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