Pour les écoles primaires et secondaires, en ce qui concerne la fin de l’année scolaire, on sort donc plus ou moins du flou ! Le gouvernement de la Fédération Wallonie- Bruxelles s’est réuni hier mardi toute la journée pour prendre une série de décisions.
Deux scénarios sont prévus en fonction de la durée du confinement. Si celui-ci prend fin le 19 avril et si les cours peuvent redémarrer dès le lendemain, les examens et épreuves certificatives seront maintenus.
En primaire, on tire pourtant la sonnette d’alarme !
Pas de CEB donc en primaire, ni d’examens si les élèves ne peuvent pas reprendre le chemin de l’école le 20 avril . Ce sera la moyenne du travail journalier et des bulletins qui compteront. Certains enseignants, comme Madame Caroline à Gerpinnes, relativisent.
« Je pense que la suppression des examens pour des élèves se trouvant au milieu d’ un cycle, ce n’est pas trop grave. Nous avons de toute façon des réunions de concertation ( 60 heures sont prévues par an) et donc en discutant avec nos collègues de l’année précédente, nous ferons le point sur la matière vue et nous adapterons nos cours en fonction. Par contre pour certains élèves de 6ème primaire cela risque d’être beaucoup plus compliqué. Ils risquent de passer en humanité avec des lacunes en français et en math car même si l’on rentre début mai, nous n’allons pas pouvoir rattraper la matière qui n’aura pas été vue. Et ce n’est pas vraiment le rôle des profs du secondaire de reprendre certaines choses à zéro »
A la maison, rien que des révisons
Elle a aussi donné un peu de matière à revoir à ses élèves.
« Mais je ne suis pas sûre que cela aura été fait. Il est clair que pour certains parents en télétravail, ce n’est guère évident de faire travailler leurs enfants à la maison. Ce que l’on craint c’est que si l’on décide d’arrêter un élève parce que son travail journalier est insuffisant et qu’il n’a pas les bases, on va voir fleurir les recours »
En secondaire, on s’adapte
Romain, élève en 4ème secondaire, pense pour l’instant surtout aux vacances même s’il n’a pas pu partir à l’étranger comme c’était prévu. Pour lui, la fin de l’année est souvent l’occasion de mettre les bouchées double
« Je ne suis pas toujours très studieux mais c’est vrai que j’essaie de limiter les dégâts pendant l’année. Donc je n’ai pas trop peur et je pense que je devais passer sans problème avec ma moyenne. J’ai un peu suivi les révisions données par les profs mais là je profite »
Pour François De Waele, directeur en secondaire à l’institut Saint Joseph à Charleroi, certains élèves vont avoir de mauvaises surprises, ceux qui misent l’essentiel sur les derniers mois et les épreuves de juin.
Néanmoins pour lui, "si le confinement se prolonge, cette mesure de décider de supprimer les examens et les épreuves certificatives est une bonne mesure. Pédagogiquement cela se tient à partir du moment où une longue période sans cours aura été observée, il faut que l’on revienne à l’essentiel de ce qui fait notre métier c’est -à-dire les apprentissages".
Le travail journalier, un bon baromètre
"Les épreuves sont là pour vérifier les acquis des élèves mais on peut très bien imaginer de terminer l’année en privilégiant cet aspect apprentissage journalier. Le conseil de classe peut tout-à-fait évaluer le travail d’un élève si les examens et les épreuves certificatives comme le CE1D ou CESS n’ont pas lieu. Et cela ne fait pas de lui, une instance toute-puissante. Je pense que nos professeurs prendront les meilleures décisions possibles"
Il n’empêche que dans d’autres établissements scolaires, on craint que cette fin d’année soit marquée particulièrement par une avalanche de recours. Il s’agirait d’une réaction que certains qualifie déjà de virale ! On jugera de sa contagiosité fin juin et pendant les vacances d’été.