Le week-end qui vient de s’écouler a vu le décès d’une personnalité politique incontournable de notre région. Albert Depret, qui fut bourgmestre de Momignies pendant 31 ans et jusqu’il y a peu, est décédé à l’âge de 78 ans. Il venait en fait de renoncer à son poste de majeur pour raisons de santé, et c’est son premier échevin, Eddy Bayard, qui a pris sa place depuis officiellement seulement quelques jours. Evocation de la carrière de ce personnage haut en couleurs, passionné de sa région, la Botte du Hainaut.
Un personnage avec la politique dans le sang
Sa silhouette et sa démarche si personnelle, à Momignies, tout le monde la connaissait. Pensez. Albert Depret est resté bourgmestre 31 ans. Depuis 1989. Mais de la politique, il ne fait depuis tout jeune, avec son papa qui étant militant. Tout gamin, il collait déjà des affiches et la politique est devenu un hobby, puis une passion.
La politique est devenue une carrière pour Albert Depret avec son premier poste. La première fois qu’il se présente, avant la fusion des communes, il est nommé premier échevin dans la commune de Macon.
Et sa carrière ne s’arrêtera plus. Il devient bourgmestre en 1989, puis enchaîne les mandats. L’ancien bourgmestre de Momignies, c ‘était un vrai passionné de sa commune et de sarégion, pour laquelle il s’est toujours battu. Ses scores électoraux laissaient rêveur, il a plusieurs fois été champion des voix de préférence.
Homme politique et boucher
Il se voulait ancré dans son terroir. Normal pour le boucher qu’il était, en parallèle avec sa carrière politique.
« En commerce, si on devient ’’bricoleur’’ ou un peu margoulin, on ne dure pas, nous disait-il en 2010, on ne dure pas. Et bien, en politique, c’est exactement la même chose. »
Il était président de la Fédération des Bouchers et charcutiers de Chimay et environs et a créé le concours international de pâté.. Mais Albert Depret choisissait aussi lui-même ses bêtes.
Province et Botte du Hainaut
Et le mâconnais a aussi eu une carrière provincial presque aussi longue que celle de bourgmestre. Devenant même président du Conseil Provincial.
Sa passion de la politique, plus récemment, il l’a aussi déclinée dans le domaine de la santé. En défendant l’hôpital de Chimay, tout d’abord, mais aussi dans la lutte contre le diabète, dans laquelle il s’était beaucoup investi.
Un bon vivant rattrapé par la maladie
Mais Albert Depret était aussi un bon vivant, ne crachant ni sur al bonne chère ni sur la trappiste. Pourtant, ces derniers temps, sa santé le trahit. Réélu aux dernières communales, il décide pourtant en avril dernier de démissionner de son poste de bourgmestre pour raisons de santé. Il est remplacé par son dauphin de toujours, Eddy Bayard. Mais il avait décidé de rester en politique, proche des gens. Ce qui a toujours été son crédo.
« La politique, c’est un commerce. Il faut être affable et sympa avec tout le monde, nous disait-il encore en 2015. Il faut respecter tout le monde et rendre service quand il y a une possibilité. Je suis né à Macon et j’y ai passé ma vie. Ici, tout le monde se connaît. Il ne faut pas se prendre pour autre qu’on est. Il faut rester simple et c’est tout. »
Jusqu’au bout, Albert Depret sera resté un Maconnais, un Momignien, un enfant de la Botte…