C’est une information de nos confrères de la DH: des professeurs ont été nommés grâce à des élèves fantômes. L’école professionnelle secondaire inférieure spécialisée de l’Heureux Abri à Momignies comptabilisait 121 élèves en octobre de l’année passée.
Parmi eux, il y figurait des élèves renvoyés, des diplômés qui ont été réinscrits et même des étudiants qui n’ont même pas foulé les couloirs de l’établissement. « On est allé jusqu’à rédiger des faux bulletins au nom d’élèves fictifs, il y a eu aussi des élèves inscrits dans des sections alors qu’ils étaient diplômés, explique la députée wallonne, Rachel Sobry. Tout ceci a deux impacts, d’abord au niveau de l’argent public car il faut savoir que cette école est subventionnée par la Fédération Wallonie-Bruxelles et donc elle reçoit des subventions au prorata au nombre d’élèves qui sont inscrits. Pour le deuxième volet, c’est au niveau du salaire des professeurs qui sont engagés par cette école qui dépend aussi de la FWB. »
En janvier 2020, au moment de la reprise des cours, on en compte que 98. 23 élèves auraient donc décidé de quitter l’école, du jour au lendemain. Mais entre octobre 2019 et janvier 2020, la direction a changé un mois plus tôt, le pouvoir organisateur s’est rendu compte de la falsification des inscriptions. Dans la foulée, la directrice est remplacée par le chef d’atelier.
La député de Momignies interpellera la ministre de l’Enseignement obligatoire, Caroline Désir, pour savoir ce qu’il en sera d’un point de vue judiciaire. « Je vais interroger la ministre de l’éducation, Caroline Désir, en commission de l’éducation pour savoir ce qu’il convient de faire dans ce cas-ci. Faut-il saisir le procureur du Roi ? Quid aussi de l’engagement de ces professeurs qui a découlé de ce registre qui était falsifié ? »
Aucune transparence !
Six mois après les faits, Rachel Sobry a seulement été mise au courant de cette pratique frauduleuse. Ce sont des professeurs qui risquent leur place puisque leur ancienneté est moins importante que celle des personnes qui ont pu être nommées suite aux falsifications. Ces instituteurs ont d’abord été se tourner vers leur syndicat, la FGTB, mais rien ne se passe. « Je constate que dans ce cas, la FGTB a préféré détourner le regard sur des malversations présumées tout en laissant ces deux enseignants dans le désarroi. »
« Ce sont vraiment des pratiques d’un autre temps. Nous sommes en 2020 où la transparence et la bonne gouvernance doivent être de mise et ici, on voit que ce n’est vraiment pas le cas. Pour ce genre d’institution publique, je trouve que c’est problématique que ça se sache seulement maintenant. Si ça se sait aujourd’hui, c’est parce qu’on a annoncé aux professeurs qu’on aurait peut-être plus besoin d’eux à la rentrée prochaine. »
Une fin d’année chahutée dans cette école et un mauvais bulletin. On fera mieux l'an prochain comme on dit !