Les pompistes belges frontaliers avec la France sont inquiets, après l'annonce faite il y a quelques jours par le gouvernement français. En effet, dès septembre, le prix du litre de carburant passera de deux euros à 1,5 euro. De quoi aussi donner l'envie, aux habitants proches de l'Hexagone, de franchir la frontière pour aller faire le plein. À Momignies et Erquelinnes notamment, la clientèle des pompistes diminuent de plus en plus...
Le prix de l’essence est à nouveau en baisse depuis ce mardi mais augmentera une nouvelle fois dès ce jeudi. Une baisse qui est loin d’atteindre celle prévue en France au mois de septembre. En effet, le prix du carburant devrait passer à 1,50 euro le litre soit près de 50 centimes en moins que chez nous. Une baisse qui inquiète les pompistes à Momignies notamment juste à côté de la frontière française.
"Nous avons beaucoup de clients français et ça m'inquiète, explique Catherine Tonglet, gérante d'une station service. Depuis la crise sanitaire, tout devient compliqué! Je pense que le Gouvernement doit trouver une solution et peut-être s'aligner avec la France. Beaucoup de grandes chaînes font déjà des prix réduits donc résultat, on perd nos clients."
Les stations services indépendantes souffrent de ces réductions. Si Catherine diminue encore le prix de son carburant, elle travaillera à perte.
"Je n'ai déjà pas beaucoup de marche alors si je diminue encore le prix je ne gagnerai plus ma vie. Mais pour mes clients, je vais essayer de faire un maximum," confie la gérante.
"Faire le plein devient un luxe"
Et malheureusement, les automobilistes eux aussi souffrent de l’augmentation du prix du carburant. Pour certains, arriver à la pompe à essence et faire le plein complet devient presque un luxe.
"On essaye le plus possible de limiter nos trajets et je vais toujours à la station service la moins chère. Mes enfants sont à l'école en France donc quand je vais en France je fais toujours le plein. Mais à partir du mois de septembre, j'irai faire le plein complet là-bas, quoi qu'il arrive même si j'habite en Belgique", raconte Amanda, automobiliste.
Même constat à Erquelinnes
À Erquelinnes également, les automobilistes ne regardent pas à faire quelques kilomètres en plus pour passer la frontière et payer le carburant moins cher.
"J'habite juste à côté de la frontière donc régulièrement, je compare les prix à la pompe en Belgique et en France. Mais clairement, quand il y aura 50 centimes de moins au litre en France, mes habitudes font changer et je vais y aller de plus en plus," indique Justine, automobiliste belge.
Est-ce que le gouvernement belge pourrait lui aussi baisser le prix du carburant?
Le dossier est plus que sensible, d’autres solutions seraient envisagées pour améliorer le pouvoir d’achat.
Mais en attentant, la différence entre les deux pays entraine déjà des allers-retours pour trouver le carburant le moins cher, une chose qui pourrait se développer davantage si le carburant en Belgique ne diminue pas d’ici là.
Clara Declercq