Toute proportion gardée, c'est un peu le Concours Reine Elisabeth de notre région. Le concours d'arguedennes de Sivry offre la possibilité aux musiciens professionnels ou amateurs de s'illustrer dans un autre registre, moins populaire aux yeux du grand public puisqu'ils jouent des arguedennes.
Jouées dans les moments plus officieux par les musiciens, les arguedennes, comme on les appelle, sont des airs de fantaisie, pour amuser la galerie d'une certaine manière. Géry Dumoulin travaille au musée des instruments à Bruxelles et l'idée de faire revivre ces morceaux "populaires" lui est venu tout naturellement. "Souvent, ces airs de musique sont joués durant des moments moins solennels, explique-t-il. Habituellement, il y a un musicien qui commence à jouer une petite danse, puis un autre l'accompagne et ainsi de suite. Ca se fait de manière impromptue sans chef d'orchestre qui dirige, c'est ça qui fait la différence."
Depuis 1945, Nestor maîtrise toujours aussi bien le bugle.
À 87 ans, Nestor est le plus vieux musicien d'arguedennes. Il joue du bugle et malgré les années, le souffle et la dextérité sont toujours bien là. "A la fin de la guerre, en 1945, nous avons été à Froidchapelle accueillir les prisonniers qui revenaient d'Allemagne. Il fallait une fanfare pour l'occasion et avec les jeunes du village, nous en avons constitué une. Depuis cette époque-là, je continue à jouer du bugle mais je suis le dernier musicien encore en vie de cette fanfare", confie Nestor qui est toujours un peu stressé avant de monter sur scène.
Tour à tour, les musiciens enchaînent les performances et garantissent quelque part cette partie moins connue du folklore.
O.Boh.