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Gosselies : des cours d’éducation physique mixtes pour déconstruire les stéréotypes

Les cours d’éducation physique non mixtes sont-ils voués à disparaître ? À l’heure où l’on veut déconstruire les stéréotypes et prôner l’égalité homme femme, l’école est finalement l’un des derniers lieux dans lesquels les filles et garçons sont séparés. À l’école GPH à Gosselies, on l’a bien compris.

Les cours d’éducation physique sont bien différents des autres de la semaine. Non pas seulement, car les élèves sont en tenues de sport, ou qu’ils ne sont pas assis derrière un bureau, mais surtout parce que c’est le seul cours non mixte.

« Nous allons donc remédier à ça. Je trouve que l’école doit être au service de la vie après l’école. Et dans la vie après l’école, ce sont des principes de mixité qui sont de rigueur. Nous avons donc mis en place un processus de prise de conscience chez les élèves et professeurs », explique Denis Dehon, directeur de GPH.

L’objectif est de faire refléter les valeurs de la vie en société dans la vie à l’école.

 

Un premier essai concluant

Avant d’appliquer cette mixité chez les 5 et 6e dès la prochaine rentrée scolaire, une classe de rhéto a testé le projet.

« Nous faisons ça depuis le début de l’année, et ça apporte plus de rigolade et une ambiance plus familiale. Ça n’oppose pas du tout les 2 camps », témoigne Adem, élève de rhéto.

« Nous pouvons tester de nouveaux sports, comme le foot pour les filles, et c’est super. En plus, on crée plus de liens avec des personnes à qui on parle peu, j’aime beaucoup », ajoute Omaima, une de ses camarades.

« C’était une super classe ! Ça sera peut-être différent dans d’autres. On risque d’avoir plus de difficultés à cause des clivages, et d’entendre : les filles ne savent pas jouer au foot ou les garçons ne savent pas danser », raconte Mr Neuwart, professeur d’éducation physique.

 

Les stéréotypes et clivages : un vrai combat

Les professeurs sont prêts à relever le défi et à déconstruire les stéréotypes.

« On pense souvent que les filles sont plus faibles que les garçons : je pense simplement qu’il y a des filles et garçons plus doués ou moins doués. Dans l’ensemble, c’est le job du professeur de trouver des activités qui conviennent à tous », indique Mme Murru, professeure d’éducation physique.

« À l’heure où on parle d’égalité, on leur fournit la preuve qu’ici aussi nous prônons l’égalité dans le cours d’éducation physique. Je ne vous cache pas que certains élèves doutent que l’idée marche, car soi-disant les filles ne sont pas sur le même pied d’égalité. Nous savons que nous allons aller au-devant de certains clivages, mais nous sommes prêts à les affronter sans problème », ajoute son collègue, Mr Neuwart.

Si ce projet est concluant, les élèves de 3 et 4e années pourraient, eux aussi, se voir rassemblés dans un même cours mixte dans les années à venir. D’autres écoles de la région semblent également conquises par l’idée. Le débat est lancé.

A.P.


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