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"Journées du Matrimoine", une lutte contre l'invisibilisation des femmes

Les Journées du Matrimoine se dérouleront du 20 au 24 septembre prochains à Charleroi. Une seconde édition avec une série d'activités qui replace les femmes au coeur de l'espace public. L'objectif, (re)découvrir Charleroi à travers l'intelligence et le savoir-faire des femmes de notre région.

Le collectif de citoyen.ne.s Charliequeen a organisé en collaboration avec le Service Égalité des Chances et son Échevine, Alicia Monard, les Journées du Matrimoine à Charleroi pour la seconde année consécutive. Le but de ces journées est de mettre en lumière les femmes de la région de Charleroi qui ont construit notre ville. "On va à la recherche des femmes connues, peu connues, anonymes, qui ont fait le tissu social de Charleroi et qui ont déambulées dans la ville", dit Martine Piret, citoyenne du collectif Charliequeen depuis deux ans.

Plusieurs activités sont prévues comme des parcours à pied ou à vélo, un colloque ayant pour thème "Charleroi en mutation : une ville inclusive ?", une exposition sur les femmes afin de leur rendre toute l'attention et les honneurs qu'elles méritent ou encore, des ateliers d'initiation à la ferronnerie et au vitrail. Cette seconde édition amène également quelques nouveautés : un atelier parents-enfants pour partir à la découverte des oeuvres sgraffites locales, une technique artistique destinée à la décoration architecturale.

Collecter des archives

Réaliser ces "Journées du Matrimoine" n'a pas été une chose facile. En effet, les organisatrices ont dû faire face à quelques difficultés, mais ces dernières ont pu compter sur l'aide des citoyen.ne.s carolos : "On est sûres que des femmes ont construit la ville mais comme elles étaient invisibilisées par l'histoire, on n'a pas beaucoup de traces. On a donc lancé un appel à archives et si les gens ont dans leurs cartons des archives de femmes qu'ils ont connu et qui ont construit la ville de Charleroi, l'idée c'est de récolter tout ça pour pouvoir avancer sur leur visibilisation", explique Sarah Cravotta, animatrice Soralia à Charleroi. 

En parallèle de cette collecte d'archives, un constat inquiétant pour les associations a été réalisé. Seuls 2% des noms de rues à Charleroi sont aujourd'hui dédiées à des femmes. Martine Piret est également membre de la commission odonymique de Charleroi, elle explique : 

"Quand on liste une carte du centre-ville, ce sont tous des noms d'hommes. Seul Zoé Drion est repris, une rue Marie Danse et c'est tout. C'est donc travailler aussi sur cette visibilité et marquer des noms de femmes sur certains espaces tels que les places qui sont des lieux importants et emblématiques."

Des actions concrètes

Quant à la ville de Charleroi, celle-ci a mis en place des actions concrètes afin de combattre ce phénomène d'invisibilité des femmes et promouvoir un maximum l'égalité des chances. "La ville au sein même de son institution a développé un plan 'genre' pour se montrer vraiment exemplaire en matière d'égalité entre les femmes et les hommes. Il y a plus de 60 actions mises en place au sein de la ville pour plus d'égalité", dit Estelle Giovannangelo, responsable du service Égalité des Chances de la ville de Charleroi.

Si l'histoire n'a pas toujours été du côté des femmes, c'est notamment au travers de ces Journées du Matrimoine, avec un "M", que l'on peut changer les choses et représenter la diversité des citoyen.ne.s qui ont construit notre ville.

Matrimoine, n.m. : du latin matrimonium qui signifie le mariage. Dans les années 2000, le terme a réapparu dans un sens nouveau pour désigner les biens, matériels ou immatériels, ayant une importance artistique ou historique hérités des femmes. 

Lilit Tovmasyan


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