Les syndicats organiseront une nouvelle manifestation nationale en faveur du pouvoir d'achat le 15 décembre à Bruxelles, a-t-on appris mardi auprès de la CSC, de la CGSLB et de la FGTB. Ils entendent notamment dénoncer les prix actuels de l'énergie. Ce n'est donc pas un hasard si cette date a été choisie puisqu'un sommet européen se tiendra alors dans les rues de la capitale.
La décision de descendre une nouvelle fois dans la rue intervient au lendemain d'une proposition de conciliation du gouvernement fédéral face à l'impasse des négociations salariales entre employeurs et syndicats.
Une proposition qui ne trouve pas grâce aux yeux de la FGTB. Les mesures "sparadraps" posées sur la norme salariale à 0%, comme le chèque consommation allant de 500 à 750 euros au sein des entreprises ayant eu de bons résultats, ne profitent pas à la concertation sociale, insistait d'ailleurs le syndicat socialiste mardi matin. "Manifestation nationale en front commun le 15/12 à Bruxelles", a-t-il tweeté, dans la foulée, mardi après-midi. "Pour de meilleurs salaires, pour des factures d'énergie moins élevées, pour des impôts justes", a-t-il ajouté.
"Le gouvernement refuse les augmentations salariales pour les travailleurs et travailleuses du secteur privé et des entreprises publiques autonomes. Pour adoucir la pilule, il annonce une prime énergie", commente-t-on du côté de la CSC.
Lors des négociations salariales interprofessionnelles précédentes, les entreprises qui ont réalisé des profits pendant la pandémie du Covid-19 avaient eu la possibilité d'offrir à leurs travailleurs un chèque de maximum 500 euros, rappelle-t-elle. En fin de compte, seule la moitié des travailleurs du secteur privé, soit environ 1,5 million de personnes, ont reçu une prime corona d'un montant moyen d'à peine 280 euros, constate-t-elle. "Les critères d'octroi de cette nouvelle prime sont désormais plus stricts et posent aussi d'autres problèmes", estime-t-elle.
Si le montant est bienvenu, il ne représente qu'un "emplâtre sur une jambe de bois", fustige encore le syndicat chrétien, pour qui cela prouve une fois de plus l'iniquité de la loi sur la norme salariale et souligne le caractère inapplicable de cette loi.
La CSC a dès lors également décidé mardi, après plusieurs contacts et un bureau national, de mener une action en front commun syndical avec la FGTB et la CGSLB le 15 décembre dans la capitale, selon un porte-parole du syndicat chrétien.
La CGSLB a confirmé dans la foulée sa participation à la manifestation, critiquant, elle aussi, la prime proposée par le gouvernement fédéral.
Le choix d'organiser une manifestation à cette date n'est pas un hasard, explique Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC. "Nous l'organisons pour interpeller les décideurs politiques quant à l'urgence de plafonner les prix de l'énergie alors qu'aura lieu le même jour un sommet européen à Bruxelles."
Le rassemblement s'inscrit en outre dans la poursuite d'un plan d'actions du syndicat chrétien s'étalant jusque fin mars. Ce dernier couvrira par conséquent toutes les actions prévues d'ici là.
"Le 15 décembre, mais aussi en janvier, en février et aussi longtemps que nécessaire, nous redirons que chaque mois compte plus de jours que ce que le revenu de nombre de travailleurs-euses ne permet de couvrir. Un blocage des prix du gaz est nécessaire, maintenant!", insiste Marie-Hélène Ska sur Twitter.
Le 9 novembre dernier, une journée nationale d'action et de grève générale avait déjà été organisée. La CSC et la FGTB - mais pas la CGSLB - avaient alors déjà mobilisé leurs membres pour réclamer un plafonnement des prix du gaz et de l'électricité et dénoncer la loi sur la norme salariale.
Belga