Le réseau ferroviaire était une nouvelle fois aujourd'hui à l'arrêt, trois semaines après un mouvement de grève national qui avait déjà impacté les navetteurs de la SNCB. A Charleroi, un service minimum était toutefois assuré, mais certains navetteurs ont tout de même été surpris par ce mouvement de grève mené en front commun syndical.
Drôle de surprise pour un navetteur de retour de Thaïlande...
De nouvelles actions de grève étaient organisées aujourd’hui sur le rail, suite à un appel lancé en front commune syndical. Un mouvement, qui a obligé les navetteurs à prendre leur mal en patience.
« Je reviens de Thaïlande. Après un voyage assez long en avion, j’ai pris le train depuis Brussels-Airport en direction de Bruxelles-Midi. Me voilà à présent en gare de Charleroi-Sud et maintenant, je dois patienter encore une heure pour me rendre chez moi à Namur. Bref, entre Zaventem et mon domicile, mon trajet devrait avoisiner les quatre heures. Après deux mois de vacances, c’est donc le dur retour à la réalité », affirme avec le sourire ce navetteur.
« C’est la galère totale. Je viens d’arriver à la gare de Charleroi-Sud et je n’étais pas au courant du mouvement de grève. Il est un plus plus de 10h00 et le prochain train pour Mons est affiché à 12h12. Cela veut dire que je dois attendre plus de deux heures dans le froid. Cela dit, je comprends tout à fait l’action du personnel de la SNCB, puisque plus rien ne va dans ce pays », ajoute cette autre voyageuse.
Seulement un train sur quatre circulait
Au départ et à l’arrivée de Charleroi-Sud, seul un train sur quatre était assuré. Une nouvelle pagaille due selon les syndicats, au manque d’investissements au sein des chemins de fer, de la part du gouvernement fédéral.
« Les moyens financiers supplémentaires définis par le gouvernement à l’issue du conclave budgétaire sont insuffisants. Ils ne permettent pas de concrétiser, dans le cadre d’un service public de qualité, le développement et la pérennité du rail. De plus, ils n’autorisent pas le rétablissement de conditions de travail de qualité en faveur du personnel et n’offrent aucune perspective en vue d’un protocole d'accord social », indique Jonathan Coppée, Président de la Régionale CGSP Cheminots de Charleroi.
« Les cheminots n’ont plus été revalorisés depuis 2008. Lors des six derniers mois, 22.000 trains ont été supprimés, ce qui est pour nous inacceptable. Je rejoins mon homologue de la CGSP, en rappelant que le Premier ministre nous avait promis monts et merveilles lors du conclave budgétaire, mais aujourd’hui, il n’y a toujours rien de concret », explique Alban Defoin, le Permanent Syndical CSC Transcom Charleroi-Sambre & Meuse.
Une autre grève sera organisé mercredi et jeudi par le Syndicat autonome des conducteurs de train
Une grève, qui se poursuivra ce mercredi et ce jeudi par le Syndicat automne des conducteurs de train (SACT). Mais selon la SNCB, la moitié de la circulation ferroviaire sera maintenue partout dans le pays. Des actions, qui ne font heureusement, pas que des malheureux…
« C’est clair que c’est le paradis pour nous. Notre travail se déroule sans encombre, puisqu’il y a très peu de navetteurs dans nos pieds. Lorsqu’il y a une grève, nous pouvons nettoyer les sols en profondeur. Comme quoi, le malheur des uns fait le bonheur des autres », nous dit avec le sourire Bunyamin, technicien de surface à la gare de Charleroi-Sud.
François Grossard