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Plus payé depuis deux ans, le carillonneur réclame son dû avec un écrit de... 1742 !

Rencontre avec Jean-Paul Rouwez, le carillonneur de la Collégiale Saint-Pierre et Paul à Chimay. L'homme âgé de 75 ans fait résonner les cloches depuis 45 ans. Aujourd'hui, il pousse un petit coup de gueule: cela fait deux ans qu'il n'a pas perçu le défraiement qu'il touche normalement une fois par an. Pourtant un document, assez cocasse, affirme qu'il doit être rémunéré.  

Jean-Paul fait ses comptes.... Il est formel. La commune lui doit...

"48 florins exactement! Il faut maintenant calculer à combien se chiffre la valeur de ces 48 florins de l'époque hollandaise. J'espère gagner au Lotto", sourit le carillonneur. 

Des florins... la monnaie de l'époque. De 1742 précisément, comme l'affirme cet écrit.

"Il vaut mieux en rire... C'est le seul document qui existe pour une convention entre le carillonneur et la Ville!"

Depuis ce document officiel, un peu daté donc, aucune trace de convention qui acte les prestations de Jean-Paul, carillonneur attitré de Chimay depuis 45 ans. Une situation qui n'avait jamais posé de souci. Il avait toujours perçu son défraiement.... Jusqu'à il y a peu. 

"Je me suis rendu compte il y a un mois et demi, deux mois, que je n'avais plus été payé depuis novembre 2020. Cela correspond à l'arrivée de la nouvelle directrice financière. Une personne très correcte, mais qui voulait visiblement une convention écrite", explique Jean-Paul.

C'est donc bien là que le bât blesse. Comme Jean-Paul aime à le dire : pas de convention... pas de florins!

"Nous n'avons plus de florins qui datent de cette époque évidemment, même si on se réjouit d'avoir une tradition du carillon à Chimay depuis si longtemps. Le paiement d'une indemnité à une personne tierce à la commune dit se baser sur un document, une décision ou une convention, explique Denis Danvoye, le bourgmestre. Effectivement, nous avons trouvé une convention qui date du 18e siècle. Il faudrait actualiser tout ça!"

On comprend que c'est donc un accord tacite qui a permis à ce carillonneur d'être payé depuis ces nombreuses années.

"Il y a eu un changement au niveau du personnel en 2021 et donc les indemnités qui sont réclamées par le carillonneur n'ont pas été versées pendant cette transition, peut-être par manque de communication. Mais aussi parce qu'il n'y a pas eu de réclamation par rapport à ce non-payement. Or, en théorie, une indemnité doit être réclamée par la personne qui souhaite l'obtenir pour une prestation."

Bref... un micmac administratif mais qui devrait se régler assez facilement, grâce à une convention datée...cette fois...de 2023 !


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