C’est la grogne dans le secteur des Entreprises de Travail Adapté et dans celui des titres-services. En cause, l’Arrêté Royal pris par le Gouvernement vendredi. Il place ces deux activités dans la liste des secteurs cruciaux. Ce qui veut dire qu’elles peuvent rester ouvertes même si les règles de distanciation sociale ne peuvent être respectées. Inacceptable selon les syndicats. Ils demandent que l’Arrêté soit modifié. Et le secteur des ETA vient même de déposer un préavis de grève.
« Les titres-services ne sont pas une activité cruciale »
C’est ce que martèlent les organisations syndicales du secteur, révoltées de l’Arrêté Royal pris vendredi, et qui inscrit le secteur dans ceux qui pourront reprendre leurs activités en priorité.
« D’autant plus, ajoute Catherine Mathy, Permanente à la Centrale Générale FGTB de Charleroi, que les employeurs qui veulent remettre leurs aides-ménagères au travail stipulent que ce serait d’abord chez des personnes qui ont besoin des aides-ménagères, parce qu’elles sont occupées dans les hôpitaux, les maisons de repos ou des services de santé où là, justement, ce personnel côtoie des personnes à risque. Si l’aide ménagère doit aller faire une prestation chez ces travailleurs-là, et bien oui, potentiellement, c’est dangereux. »
D’autant que les clients sont aussi souvent des personnes âgées donc à risque. Les syndicats demandent donc qu’on abroge l' Arrêté et rappelle que la tâche des aides-ménagères n’est pas un secteur crucial.
Préavis de grève pour les ETA
Et dans le secteur des ETA, les entreprises de travail adapté qui emploient des personnes handicapées, on ne veut pas non plus être reconnu secteur crucial, et on va un pas plus loin: un prévis de grève a été déposé ce lundi 6 avril.
« Nous dénonçons dans les Entreprises de Travail Adapté, explique Viviane Lecocq, Secrétaire régionale adjointe FGTB Charleroi, la difficulté de mettre en application les règles de distanciation sociale au vu des problèmes de compréhension de certains travailleurs. Aujourd’hui, ce secteur est occupé aussi dans la sous-traitance. Il ne nous paraît donc pas essentiel de continuer les activités. Sauf bien sûr que dans certaines ETA, on entretient le linge de certaines maisons de repos. Dans ce cas-là, c’est effectivement une activité essentielle. Mais pour nous, il n’est pas normal que des activités comme la distribution de prospectus ou produire des wonderbox que personne ne peut acheter pour l’instant soient considérés comme secteurs cruciaux. »
Les organisations syndicales notent aussi que les directions de 4 des 8 ETA de notre région ont déjà décidé de fermer leurs portes. Le préavis de grève permettra d’agir dans les entreprises où les règles de sécurité ne peuvent pas être respectées.