L’ancien site minier du Martinet va devenir un pôle dédié à la nature et à l’alimentation. De quoi remettre en valeur ses richesses naturelles et de biodiversité. Cela passe par un vaste plan d’orientation que la Ville a développé en collaboration avec le Bouwmeester.
Parmi les sites les plus connus des Carolos, il y a le Martinet, avec son riche écosystème. Issu du passé minier de Charleroi, le Martinet a vu, au fil des années, pousser sur ses terres de précieuses richesses naturelles et plus récemment une série d’activités variées qui s’y sont installées.
On peut notamment citer les acteurs de la Manufacture urbaine, qui ont choisi ce cadre atypique pour y développer l’embouteillage de bière et augmenter leur production. On attend également un projet de boulangerie qui verra le jour dans la remise à locomotives tandis que non loin de là, le collectif des Martineurs développe des plantations pour y expérimenter la production d’énergie (biomasse) près d’un vignoble pédagogique de l’asbl « Vins et gourmandises » qui nous propose de découvrir les plaisirs de la viticulture et sous peu de la vinification.
Afin de trouver le meilleur équilibre entre développement de l’activité de transformation alimentaire et valorisation des ressources du Martinet, la Ville, en collaboration avec Charleroi Bouwmeester, a esquissé un plan d’orientation évolutif qu’elle soumet aujourd’hui à un groupe de travail composé d’acteurs locaux du site et d’un groupement franco-belge expert en stratégie et programmation urbaine (Alphaville XMU).
Un plan d’orientation pour le Martinet
La Ville de Charleroi a sollicité Charleroi-Bouwmeester pour élaborer un premier document de travail autour des potentialités paysagères et urbanistiques du site. Dans une démarche de co-construction, c’est ce document qui constituera la base des discussions de la programmation ultérieure. Celui-ci prévoit de délimiter trois zones distinctes :
- La frange sud, appelée plateau bocager, sur un relief relativement plat. Ce secteur présente des conditions idéales pour le développement des cultures. C’est là que se développent déjà des plantations à des fins de biomasse, un vignoble pédagogique et que la ferme du Martinet est représentée
- la plaine centrale est celle qui abritait autrefois la machine industrielle du charbonnage. Avec ses bâtiments, elle est naturellement propice à l’implantation d’activités dédiées à l’alimentation. On y privilégiera plutôt la transformation comme c’est déjà le cas avec la Manufacture Urbaine ou avec Levures sauvages, une boulangerie appelée à s’implanter dans les prochains mois. L’idée est aussi d’y préserver la mémoire patrimoniale du site au travers une scénarisation des espaces
- les terrils, réservoirs de biodiversité ont vocation à rester une zone préservée de nature et feront donc l’objet d’interventions les plus légères possibles, excluant d’emblée toutes constructions ou aménagements irréversibles. Ils seront valorisés comme des belvédères naturels et ont vocation à reconnecter à la nature les passants, les touristes empruntant notamment la boucle noire, et le quartier résidentiel voisin.
Il est à noter également qu’en marge du pôle nature et alimentation, le site se caractérise aussi par son intérêt patrimonial, pédagogique et touristique. C’est pourquoi la trame paysagère sera aussi une constante à prendre en considération dans l’ensemble des programmations des trois zones du site.
Une première résidence de trois jours
Il s’agit maintenant d’affiner la programmation des espaces et de définir leur fonctionnement dans une démarche de co-construction qui allie les usages actuels et futurs des espaces et la préservation des ressources naturelles et de biodiversité. C’est pourquoi la Ville de Charleroi souhaite mettre en place un comité d’orientation appelé à réfléchir aux enjeux de cohabitation des différents usagers et aux développements ultérieurs du site.
Un premier groupe composé d’une trentaine d’acteurs locaux, d’experts de la Ville et de bureaux d’expertise se réunissent pour la première fois cette semaine afin de consacrer à la réflexion trois journées de travail.
Au programme, visite et découverte du site et de ses bâtiments, présentation de la démarche de co-construction, échanges avec le comité de quartier, les actuels occupants, les agriculteurs, les acteurs touristiques etc., présentation du document d’orientation et des enjeux et potentialités du site, bref, une première étape qui consistera pour le groupe de travail à véritablement s’imprégner du Martinet et à jalonner la démarche de co-construction qui s’étalera sur un an. Tout au long du processus les acteurs seront appelés à réfléchir à la programmation du site et de ses différentes zones mais aussi de nombreux autres aspects tels que l’animation du site, sa dimension événementielle, son accessibilité, etc.