Chaque année en septembre, la Journée internationale de l’alphabétisation est célébrée. Pour l’occasion, la Funoc (Formation pour l’université ouverte de Charleroi) qui propose notamment des cours d’alphabétisation, a décidé d’organiser une semaine de l’alpha. Elle débutait aujourd’hui avec un petit déjeuner spécial fourni par Oxfam. Objectif : attirer l’attention sur cette problématique importante.
Nous sommes chaque jour confrontés à devoir lire et écrire. Une évidence pour certains, un réel obstacle pour d’autres. L’analphabétisme est toujours un réel combat auquel la Funoc veut sensibiliser, notamment lors d’événements tels que ce petit déjeuner.
« Aujourd’hui, nous organisons un petit déjeuner de l’Alpha, dont le but est de conscientiser et d’informer le grand public et les personnes concernées sur l’ampleur du phénomène. C’est aussi l’occasion de rappeler qu’il ne s’agit pas forcément de responsabilité individuelle, mais que bien d’autres raisons peuvent entraîner une personne à faire face à ces difficultés », indique Thierry Tournoy, le directeur général de la Funoc.
Cette problématique est rarement évoquée, et pourtant elle perdure et touche encore aujourd’hui de nombreuses personnes. En fédération Wallonie-Bruxelles, on estime qu’1 adulte sur 10 éprouve d'importantes difficultés à lire et écrire. À Charleroi, 600 personnes sont en démarche d’apprentissage. Parmi eux se trouve Roxana :
« Nous sommes des personnes étrangères (notamment) et nous venons à la Funoc afin de lire et écrire. C’est très important pour trouver du travail, et pour la vie de tous les jours. Par exemple, moi j’aimerais devenir agent d’accueil. Mon français n’est pas assez bon, alors je suis obligée d’apprendre. »
Osez franchir les portes de la Funoc
Le message de ce petit déjeuner est clair : il n’est jamais trop tard pour apprendre à lire et à écrire. Ce type d’événement est primordial afin de le rappeler.
« Ça permet aux personnes qui suivent nos cours de démystifier l'analphabète qu’ils sont et leurs problèmes de lecture et d’apprentissages. Et ça leur permet de se rendre compte qu’ils ne sont pas tout seuls », se réjouit l’une des formatrices, Isabelle Defrère.
« On peut y arriver, c’est pour ça qu’on est là. Mais la langue française est compliquée, car on parle d’une façon et on écrit d’une autre. Il faut donc plusieurs années de cours afin de bien écrire », ajoute Roxana.
Pour poursuivre cette semaine de l’Alpha, la Funoc organise jeudi un rassemblement régional au Quai 10 côté parc. Il se clôturera par la diffusion du film rempli d’espoir intitulé Les Petites Victoires.
A.P.