Dans le fin fond de la botte du Hainaut, il existe encore une des dernières zones blanches de Belgique, c’est-à-dire un territoire qui n’est pas desservi par le réseau de téléphonie mobile. Ces zones blanches sont prisées par les personnes atteintes d’électro-hypersensibilité. Un mal qui touche 5% de la population.
Dans cette prairie du village de Rièzes, 150 personnes ont élu domicile le temps d'un weekend. Elles se trouvent une zone blanche et elles ont toutes un point commun, elles sont électro-hypersensibles. « L’électro-hypersensibilité s’exprime à travers des maux de tête, des problèmes de concentration, d’insomnie, des acouphènes et parfois des problèmes cardiaques, précise David Steinmetz, co-organisateur du rassemblement européen d’électro-hypersensibles. Mais ces symptômes vont drastiquement diminuer quand les personnes ne sont plus exposées aux technologies sans fil ».
Toutes les technologies sans fil sont proscrites durant ce rassemblement. Chaque personne est sensible aux ondes à des degrés différents. « C’est comme une énorme gueule de bois, physiquement je ne suis pas bien, je ne réfléchis pas bien, la mémoire me joue des tours. Quand je sors de cet environnement, il me faut 24 heures pour que ça aille mieux. C’est tellement fort qu’il faut que je parte, c’est très désagréable », confie Julien.
5% de la population !
Aux yeux du grand public, il est difficile de comprendre cette maladie alors qu'elle touche 5% de la population. « Ces personnes ne sont pas reconnues, même parmi leurs proches, c’est très dur à vivre, car on se sent rejeté. Ces personnes refusent les invitations et ne participent plus à rien parce qu’elles ont peur d’être malades à cause des smartphones », constate Colette Devillers, à la tête de l’ASBL ARHES qui vient en aide aux personnes électro-hypersensibles.
Si l'électro hyper sensibilité peut prêter à sourire, il faut tout de même savoir que les premiers symptômes peuvent arriver à n'importe quel moment, sans crier gare et à n'importe quel âge.
O.Boh