Aujourd’hui, la Pro League a présenté son manuel sur les chants racistes et discriminatoires. Un manuel plus que nécessaire. Souvenez-vous il y a une dizaine de jours, le Zèbre Marco Ilaimaharitra a été la cible de cris et de gestes racistes lors du match contre Malines. Le Sporting de Charleroi agit depuis quelques temps contre ce phénomène avec des formations organisées pour les footballeurs de l’école des jeunes.
La sensibilisation avant tout
Agir contre les remarques racistes et discriminatoires, c’est l’un des défis du monde du football actuel. Pour y remédier, le Sporting de Charleroi et l’Association des clubs francophones de football organisent des formations à destination des jeunes.
"Avec ses formations, on essaie justement de les confronter à ça, de déconstruire ce qu’il connaisse et ne connaisse pas pour les faire agir et faire en sorte que les futures générations arrivent avec un comportement correct" explique Antoine Rustin, chargé de projets sociaux ACFF.
Des règlements existent pour sanctionner ce type de comportements. Mais il n’est pas toujours évident de les faire appliquer. "Aller dans une foule ou dans une tribune, pointer du doigt la personne qui a commis des actes de discrimination, c’est un des plus gros challenges auquel on fait face à ce moment. C’est pour cela qu’on essaie d’agir dans la sensibilisation pour que des cas ne se produisent plus dans le futur" ajoute Antoine Rustin.
Le racisme bien présent dans les stades
Lors de cette formation, le cas du club israélien Beitar Jérusalem est évoqué. Un club qui s’est déchiré suite à l’arrivée de deux joueurs musulmans. Un phénomène de racisme bien présent également en Belgique. Le 3 novembre, le Zèbre Marco Ilaimaharitra a été victime de cris et gestes racistes face à Malines. Des propos qui ont choqué les Zébrions.
"C'est triste parce que c'est un bon joueur et que tout le monde doit être accepté dans ce pays" déclare Mathéo Gérard, le capitaine des U14. "Je ne trouve pas cela normal. On a tous le droit d'être joueur pro et sans qu'on se fasse insulter" surenchérit Lukas Bokota, milieu de terrain U14.
Lutter contre les discriminations au quotidien
Malgré tout, les jeunes le reconnaissent, eux aussi, ont déjà insulté certaines personnes sur le terrain. La formation leur a donc permis d’ouvrir les yeux et de prendre conscience de la gravité de leurs propos.
"On a déjà traité l'arbitre ou les joueurs de sale flamand" avoue Ismaël Baouf, défenseur des U14. "C'est raciste de dire cela, je n'aimerais pas qu'on me traite de sale wallon. Toute l'équipe doit se remettre en question et se comporter mieux sur le terrain".
Ce n’est pas la première année que ce type de formation est organisée ici. Cette lutte est quotidienne au Sporting de Charleroi. "Si on n'agit pas dès le plus jeune âge, il peut y avoir des conséquences importantes comme on a eu le cas avec Marco (Ilaimaharitra, ndlr). Le but c'est tous ses jeunes de notre centre comprennent ce qu'ils peuvent dire ou pas" explique Thomas Trimpont, responsable éducation de l’école des jeunes
Se rendre compte que chaque parole a un impact et accepter les différences de chacun, c’est aussi le but de cette formation. De quoi apaiser les choses sur le terrain.